Des militantes saoudiennes ont appelé vendredi les femmes à prendre le volant dimanche en Arabie saoudite, pour marquer le premier anniversaire de la campagne lancée afin de réclamer le droit pour les femmes de conduire dans le royaume ultraconservateur.    

« La clef pour mettre fin à l'interdiction de conduire pour les femmes, ce sont les femmes elles-mêmes », ont indiqué dans un communiqué les animatrices de cette campagne baptisée Women2Drive.

« Les femmes titulaires d'un permis étranger (sont appelées) à conduire » dimanche, et à le faire savoir.

Les hommes sont invités à s'installer sur les sièges passagers en signe de soutien si leur épouse, mère ou soeur décide de participer à cette campagne.

Parmi les autres actions envisagées, les femmes sont appelées à faire des demandes en nombre pour le permis de conduire et de déposer des réclamations au Département des Transports qui ne manquera pas de rejeter leur candidature.

L'Arabie saoudite, qui applique une interprétation rigoriste de l'islam, est le seul pays au monde où les femmes n'ont pas le droit de conduire.

Une pétition lancée mercredi pour demander au roi Abdallah d'autoriser les femmes à conduire, a recueilli jusque-là 600 signatures.

Une poignée de Saoudiennes avaient répondu le 17 juin 2011 à un appel lancé par des militantes pour défier l'interdiction pour les femmes de conduire, et une pétition qui avait recueilli 3500 signatures avait déjà été adressée au roi.

Cette mobilisation, organisée via Twitter et Facebook, était la plus importante depuis l'arrestation en novembre 1990 de 47 Saoudiennes qui avaient manifesté au volant de leur voiture.

Depuis un an, des centaines d'entre elles ont pris le volant et des dizaines ont été arrêtées et forcées à signer un engagement à ne plus récidiver, selon les militantes.

Aucune loi n'interdit aux femmes de conduire, mais les autorités se fondent sur un édit religieux (fatwa) dans lequel de puissants religieux se disent opposés au droit de la femme de conduire.

Les femmes doivent engager un chauffeur ou, si elles n'en ont pas les moyens, dépendre du bon vouloir des hommes de leur famille. Elles sont en outre obligées de sortir voilées et ne peuvent voyager sans escorte de leur mari ou d'un proche.