Les troupes yéménites ont lancé samedi une offensive d'envergure pour reprendre le contrôle de deux villes du sud du pays tenues par Al-Qaïda, ont annoncé des responsables militaires et tribaux en faisant état de 12 morts dans les combats.

Dans le même temps, six combattants du réseau Al-Qaïda ont été tués par un raid mené par un drone américain contre leur véhicule sur la route menant de Chabwa à Marib dans l'est du Yémen, a déclaré un responsable local à Chabwa qui a requis l'anonymat.

«L'offensive d'envergure» pour reprendre les villes de Zinjibar et Jaar aux combattants d'Al-Qaïda «a été lancée par l'armée yéménite à partir de trois axes, avec l'appui de l'aviation et de la marine», a dit un responsable militaire.

Le ministre de la Défense, Mohammed Nasser Ahmed, supervise lui-même depuis une zone proche «l'application du plan militaire» visant à reprendre les villes, a-t-il dit sous le couvert de l'anonymat.

Deux soldats, dont un colonel, ont été tués dans les combats, et 12 militaires ont été blessés, selon lui.

Six combattants des Partisans de la Charia, un groupe affilié à Al-Qaïda dans la Péninsule arabique (Aqpa), ont également péri, selon une source tribale à Jaar, où les victimes ont été évacuées.

L'aviation a bombardé Jaar, où trois membres d'Al-Qaïda ont été tués, de même qu'un civil, a indiqué une autre source tribale.

Ces raids aériens ont préparé la voie aux troupes qui avançaient en direction de la ville, selon un responsable militaire.

Des unités militaires ont lancé leur offensive à partir de l'ouest en direction de Zinjibar et sont parvenues à Kadama, à la périphérie de la ville.

Les Partisans de la Charia ont pris en mai 2011 le contrôle de Zinjibar, capitale de la province d'Abyane. Ils contrôlent également Jaar et d'autres secteurs de cette province.

Plusieurs offensives avaient été annoncées ces derniers mois pour reprendre des secteurs d'Abyane, mais c'est la première attaque d'envergure depuis que le nouveau président du Yémen, Abd Rabbo Mansour Hadi, a promis de combattre sans trêve les activistes d'Al-Qaïda.

L'Aqpa, née d'une fusion des branches saoudienne et yéménite d'Al-Qaïda, a renforcé sa présence dans le sud et l'est du Yémen, profitant de l'affaiblissement du pouvoir central à la faveur d'une révolte qui a duré plus d'un an et a abouti en février au départ de l'ex-président Ali Abdallah Saleh.

«La guerre contre les terroristes n'a pas encore commencé, et elle ne finira pas tant que nous n'aurons pas purgé chaque province et chaque village», a dit le président.

C'est aussi la première offensive après la mort, le 6 mai, de Fahd al-Quso, un chef d'Aqpa dans un raid aérien attribué aux États-Unis dans l'est du Yémen. Quso avait été repéré et tué grâce à des renseignements fournis par un agent infiltré au sein d'Aqpa, selon des révélations de la presse américaine.

Depuis les révélations de cet espion, plusieurs raids ont été menés par des drones vraisemblablement américains et des attaques meurtrières de l'armée ont été lancées contre Al-Qaïda dans le sud et l'est du Yémen.