Des combattants d'Al-Qaïda ont lancé lundi une attaque spectaculaire contre l'armée dans le sud du Yémen, tuant 20 soldats, pour venger la mort d'un chef du réseau dans un raid aérien américain.       Des combattants d'Al-Qaïda ont lancé lundi une attaque spectaculaire contre l'armée dans le sud du Yémen, tuant 22 soldats, pour venger la mort d'un chef du réseau dans un raid aérien américain.    

Seize membres du réseau ont été tués dans l'attaque menée par des dizaines de combattants contre deux positions de l'armée au sud de Zinjibar, une ville tenue par le réseau extrémiste depuis un an, selon des sources médicales.

L'assaut est intervenu quelques heures après la mort de Fahd al-Quso, un chef d'Al-Qaïda recherché depuis des années par les États-Unis.

«Ils ont attaqué nos positions en réponse à la mort de Quso», a affirmé une source militaire, précisant que l'attaque a fait 22 morts parmi les soldats dont deux ont succombé à leurs blessures en fin de journée.

Parmi les morts figurent quatre officiers, selon une source hospitalière à Aden, principale ville du sud du Yémen. Neuf militaires ont été blessés.

Les combats ont pris fin en milieu d'après-midi et les combattants islamistes se sont retirés vers la ville voisine de Jaar, l'un de leurs fiefs, où ils ont paradé dans les rues avec 35 soldats prisonniers et du matériel militaire qu'ils ont saisi, selon des habitants.

Les unités militaires déployées dans le sud et l'est du Yémen, où Al-Qaïda devient de plus en plus puissant, étaient sur le qui-vive depuis la mort de Quso et avaient été prévenus d'une possible riposte des extrémistes, qui contrôlent de vastes parties de la province d'Abyane.

Quelques heures après le raid, les combattants d'Al-Qaïda avaient lancé un assaut sur trois axes de Loder, une autre ville de la province d'Abyane, que le réseau tente de conquérir depuis des semaines.

Selon une source des «Comités de résistance populaire», supplétifs de l'armée à Loder, quatre membres de ces comités ont été blessés dans cet assaut.

Quso était recherché par les États-Unis pour l'attentat contre l'USS Cole qui a tué 17 marins américains en 2000 dans le Golfe d'Aden.

Il a été tué ainsi que deux de ses gardes du corps par la chute de deux missiles près de sa maison à Rafadh, un raid attribué par des dignitaires locaux aux Etats-Unis dans la province de Chabwa (est).

A Washington, un responsable américain a confirmé la mort de Quso, affirmant qu'il «planifiait des opérations terroristes contre les intérêts yéménites et américains». «Il était impliqué dans plusieurs attaques ayant conduit à la mort d'Américains et de Yéménites, hommes, femmes et enfants, au cours des dernières années», a dit ce responsable qui a requis l'anonymat.

Le nom de Quso figurait sur une liste des personnes les plus recherchées par le FBI, qui avait promis une récompense allant jusqu'à cinq millions de dollars pour des informations pouvant conduire à sa capture.

Il était membre de la tribu des Al-Awalaq, celle de l'imam radical yéméno-américain Anwar al-Aulaqi, tué en septembre 2011 dans un raid américain.

Les États-Unis ont reconnu l'année dernière qu'ils employaient des drones pour viser des cibles au Yémen.

Al-Qaïda dans la péninsule arabique a renforcé sa présence dans le sud et l'est du Yémen, profitant de l'affaiblissement du pouvoir central à la faveur d'un soulèvement qui a duré plus d'un an et a abouti au départ de l'ancien président Ali Abdallah Saleh.

Son successeur, Abd Rabbo Mansour Hadi, s'est engagé depuis son élection en février à combattre sans trêve le réseau et s'emploie à asseoir son autorité sur les services de sécurité et l'armée, dont certaines unités sont encore commandées par des proches ou des fidèles de M. Saleh.