L'Autorité de l'énergie de Gaza, territoire contrôlé par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a annoncé dimanche un nouvel arrêt de l'unique centrale électrique de la bande de Gaza, le carburant livré par Israël vendredi s'étant épuisé.

«La centrale électrique s'est de nouveau arrêtée ce matin après avoir fonctionné deux jours avec du carburant israélien fourni en quantités limitées vendredi dernier», a annoncé l'Autorité de l'énergie dans un communiqué.

Le ministre de la Santé du gouvernement Hamas, Bassem Naïm, a pour sa part affirmé lors d'une conférence de presse que les coupures d'électricité menaçaient la vie «de milliers de malades dans les hôpitaux».

«50% de nos ambulances et véhicules sont immobilisés», a-t-il déploré. «Nous sommes en permanence dans la crainte de coupures d'électricité», a-t-il ajouté, citant le cas d'une opération à coeur ouvert qui était en cours lorsque le courant a coupé, alors que le générateur a mis 17 minutes pour démarrer.

Les responsables israéliens estiment que cette pénurie de carburant est une affaire interne palestinienne.

«Israël n'a jamais empêché le transfert de carburant et ne va pas le faire dans l'avenir», a affirmé Guy Inbar, porte-parole du département militaire israélien en charge de la coordination des transferts étroitement contrôlés entre Israël et la bande de Gaza.

Israël a livré vendredi, à la suite d'une médiation égyptienne, du diesel à la bande de Gaza pour alimenter l'unique centrale électrique de ce territoire palestinien.

Un accord a été conclu concernant 900.000 litres, dont une première livraison vendredi de quelque 450.000 litres, avait précisé un responsable de sécurité égyptien sous couvert de l'anonymat.

L'Autorité de l'énergie à Gaza avait affirmé le 14 mars avoir payé 2 millions de dollars (1,5 M EUR) à l'Égypte pour fournir en carburant la centrale électrique, sans recevoir aucune livraison.

Un dirigeant du Hamas, Salah Bardawil, a accusé l'Égypte de participer au blocus imposé sur l'enclave palestinienne par Israël, et appelé selon l'agence de presse Chihab, proche du Hamas, Le Caire à «reprendre ses livraisons de carburant à Gaza».

Faute de carburant, la centrale qui fournit près du tiers de l'électricité du territoire palestinien ne fonctionne que par intermittence et très partiellement, ce qui provoque de longues coupures de courant.

Ces coupures «atteignent jusqu'à 18 heures par jour», a souligné vendredi le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU (Ocha), déplorant «les graves conséquences humanitaires sur les foyers palestiniens».

Depuis 2011, la centrale est approvisionnée par les tunnels de contrebande entre Rafah et l'Égypte en carburant égyptien, meilleur marché que le carburant israélien, selon l'Ocha.