Israël a enterré mercredi dans l'émoi et la douleur les quatre victimes de la tuerie devant une école juive de Toulouse (sud-ouest de la France), appelant à la fermeté contre l'antisémitisme et le terrorisme partout dans le monde.

Les funérailles se sont déroulées deux heures durant dans le plus grand cimetière de Jérusalem, Har Hamenouhot (Mont du repos), dans le quartier de Givat Shaoul, en présence d'au moins 2000 personnes.

La foule s'est recueillie autour des corps de Jonathan Sandler, 30 ans, professeur de religion juive, de ses deux fils Arieh (5 ans) et Gabriel (4 ans), et de Myriam Monsonego (7 ans), fille du directeur de l'école. Les trois enfants sont franco-israéliens.

Le ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé, venu de Paris par le même avion que les corps et les familles des victimes, a évoqué «une tragédie nationale, une catastrophe qui a frappé la France».

«L'antisémitisme est pour nous insupportable. La France ne cédera pas au terrorisme», a assuré M. Juppé lors des funérailles.

Premier à prendre la parole lors de la cérémonie, le président de la Knesset (Parlement) Reuven Rivlin a affirmé que «tout Israël est avec nous pour condamner cet assassinat odieux».

«Toutes les communautés juives sont avec nous face aux assassins. Le peuple juif est confronté à des bêtes féroces qui tuent des Juifs indistinctement», a poursuivi M. Rivlin, citant pêle-mêle des attentats anti-israéliens en Inde et en Argentine dans les années 2000 et 1990, les tirs de roquettes par des groupes palestiniens de Gaza et le meurtre d'une famille de colons en Cisjordanie il y a un an.

L'ensemble des dirigeants israéliens a salué la position de la France et de son président Nicolas Sarkozy.

«Je suis sensible à l'attitude claire et décisive du président Sarkozy et du gouvernement français contre cette horreur», a affirmé le premier ministre Benyamin Nétanyahou au début d'une rencontre avec M. Juppé, selon un communiqué officiel.

«Nous devons combattre la propagande contre Israël et les Juifs partout, contre des innocents, qui amène ces gens à commettre des actes aussi barbares», a-t-il ajouté.

«C'est le sang de nos deux pays qui a coulé lundi à l'école Ozar Hatorah», avait auparavant rappelé le chef de la diplomatie française lors d'une rencontre avec le président israélien Shimon Pérès, précisant que l'enseignant tué était né à Bordeaux (sud-ouest), la ville dont il est maire.

«Aujourd'hui, tout Israël est en deuil et pleure la mort d'enfants innocents et d'un père dévoué», avait déclaré le vice-ministre israélien des Affaires étrangères, Danny Ayalon, en accueillant M. Juppé.

M. Ayalon s'est félicité «de l'action rapide de la police française».

«Il y a un lien entre ce crime et les attentats qui ont visé récemment nos diplomates (en Inde et en Thaïlande): c'est la haine des fanatiques islamistes contre tout ce qui ne s'identifie pas à l'islam radical», a-t-il estimé.

«Je pense qu'aujourd'hui, du moins en France, on comprend mieux les réalités auxquelles Israël est confronté pour assurer son autodéfense», s'est félicité M. Ayalon.