Le président américain Barack Obama et son homologue afghan Hamid Karzaï ont réaffirmé vendredi lors d'une conversation téléphonique l'objectif d'un retrait des forces internationales à la fin de 2014 et évoqué leur présence dans les villages afghans.

Jeudi, M. Karzaï avait indiqué dans un communiqué que Kaboul entendait assurer dès 2013 la sécurité du pays à la place de la force de l'OTAN (ISAF), et non à la fin 2014 comme prévu jusqu'ici.

Mais selon le compte-rendu de la discussion transmis par la Maison-Blanche et la présidence afghane, les deux présidents ont réaffirmé que «les forces afghanes achèveraient le processus de transition et prendraient l'entière responsabilité de la sécurité dans l'ensemble du pays à la fin de 2014».

Le communiqué de la Maison-Blanche précise que dès 2013, «la direction des opérations de combat passera progressivement aux forces afghanes, les forces américaines assurant un rôle de soutien».

Moins d'une semaine après le massacre de 16 civils par un soldat américain, les deux dirigeants ont accepté de «discuter plus avant les inquiétudes formulées par le président Karzaï à propos de la présence de troupes étrangères dans les villages afghans».

Le porte-parole de la Maison-Blanche, Jay Carney, a indiqué à la presse que les deux responsables avaient évoqué «le rappel récent par M. Karzaï de son inquiétude de longue date au sujet des raids nocturnes et des fouilles de maisons».

Ils se sont à nouveau engagés à conclure leurs négociations sur un protocole d'accord afin de répondre à ces inquiétudes», a déclaré M. Carney, avant d'ajouter que les deux dirigeants étaient «sur la même longueur d'onde» quant au processus de transition en Afghanistan.

M. Karzaï avait demandé jeudi que les forces internationales, constituées de soldats américains pour plus des deux tiers, «soient retirées des villages afghans et relocalisées dans les bases» principales.

M. Obama a précisé qu'il accueillerait M. Karzaï en mai à Chicago à l'occasion du sommet de l'OTAN, qui doit définir la suite du processus de transition.

Après avoir reçu jeudi le secrétaire à la Défense américain Leon Panetta, M. Karzaï avait déclaré: «Nous sommes maintenant prêts à prendre en charge l'ensemble de la sécurité. Nous préférerions que ce processus soit achevé en 2013, pas en 2014».

Près de 130 000 soldats de l'ISAF, dont 90 000 Américains, aident actuellement le gouvernement de Kaboul à faire face à la tenace rébellion menée par les talibans, chassés du pouvoir par les Occidentaux à la fin 2001, mais qui a regagné du terrain ces dernières années.

À propos de la tuerie de dimanche dans le sud de l'Afghanistan, Kaboul a fait part de son mécontentement après le départ pour les États-Unis de l'auteur présumé du massacre, alors que les autorités afghanes avaient réclamé qu'il soit jugé en Afghanistan.

Après avoir reçu au palais présidentiel une trentaine de proches des victimes, M. Karzaï a déploré devant la presse que le gouvernement afghan n'ait reçu «aucune aide de la part des Américains pour qu'ils lui remettent leurs soldats» coupables de tuer des civils.

«Cela fait trop longtemps que ça dure. Ce comportement ne peut plus être toléré. Nous ne réclamons pas d'argent, nous voulons la justice», a-t-il dit.

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