Les mouvements palestiniens de la bande de Gaza et Israël sont convenus d'un cessez-le feu «complet et réciproque», après quatre jours de violences, a indiqué à l'AFP un responsable du renseignement égyptien dans la nuit de lundi à mardi.



«Un accord complet et réciproque pour terminer les hostilités actuelles entre les deux parties, y compris un arrêt des assassinats, est entré en vigueur à une heure du matin mardi», a précisé ce responsable impliqué dans une médiation égyptienne pour réinstaurer une trêve à Gaza.

Ce dernier, s'exprimant sous couvert de l'anonymat, a promis que l'Egypte assurerait le suivi de la mise en oeuvre de cet accord.

Ni le bureau du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, ni l'armée, n'ont voulu faire le moindre commentaire.

Le responsable égyptien a ajouté que l'accord était survenu à la suite de «contacts intensifs» du Caire avec les deux camps afin de «stopper les opérations militaires contre la bande de Gaza et mettre fin au bain de sang palestinien».

Le Hamas, au pouvoir à Gaza, qui était engagé depuis plusieurs jours dans des contacts avec les services de renseignement égyptiens pour rétablir le calme, s'est refusé à toute déclaration.

Plus tôt dans la journée, le Jihad islamique avait rejeté les appels à un retour immédiat à la trêve avec Israël.

«Il n'y aura pas de trêve si ce n'est aux conditions de la résistance, à laquelle appartient le dernier mot sur le terrain», a déclaré un porte-parole des Brigades Al-Qods dans une conférence de presse.

La plupart des analystes israéliens et palestiniens s'attendaient à un rétablissement de la trêve tacite entre les combattants de Gaza et Israël.

«L'accord suspendra simplement le feu jusqu'au prochain round», écrivait lundi le commentateur militaire du quotidien israélien Yediot Aharonot, Alex Fishman.

Ce nouveau cycle de violences avait été déclenché par «l'élimination ciblée» vendredi par Israël de Zouheir al-Qaïssi, chef des Comités de résistance populaire (CRP), mouvement basé à Gaza qui prône la lutte armée contre Israël.

Sept Palestiniens, quatre combattants et trois civils, ont péri lundi dans des raids israéliens sur la bande de Gaza, d'où plus de 60 projectiles ont été tirés vers Israël.

Au total, 25 Palestiniens, dont une majorité de membres de la branche armée du mouvement radical Jihad islamique, les Brigades Al-Qods, ont été tués depuis le début des violences vendredi, et au moins autres 83 blessés.

Avant l'annonce de l'accord, l'armée israélienne avait confirmé deux raids aériens dans la soirée, l'un dans le nord de la bande de Gaza visant des lanceurs de roquettes contre Israël et l'autre au sud, contre un «tunnel utilisé par des terroristes» sous la frontière avec l'Egypte.

Au cours des dernières 24 heures, 42 roquettes et obus de mortier tirés de Gaza ont touché Israël et 24 autres projectiles ont été interceptés par le système de défense antimissile Iron Dome (Dôme de fer), selon l'armée israélienne.

Au total, depuis vendredi, près de 150 projectiles sont tombés en Israël et plus de 50 autres ont été détruits en vol.

«L'armée israélienne est prête à étendre ses activités et les poursuivra aussi longtemps que nécessaire», a prévenu le Premier ministre Benjamin Netanyahu.

La communauté internationale a manifesté son inquiétude face à cette flambée de violence.

Le Quartette pour le Proche-Orient (Etats-Unis, Russie, Union européenne et ONU), qui s'est réuni pour la première fois depuis six mois, a exprimé sa profonde inquiétude devant le récente escalade et appelé au calme», selon un communiqué.

La secrétaire d'État américaine Hillary Clinton, qui a participé à cette réunion à New York, a ensuite «condamné dans les termes les plus forts les tirs de roquettes par des terroristes depuis la bande de Gaza».