Le détenu palestinien Khader Adnane a frôlé la mort en refusant de se nourrir pendant 66 jours. Hier, il a cessé sa grève de la faim, après avoir remporté une manche dans sa bataille pour obtenir justice: la garantie de retrouver sa liberté le 17 avril.

Emprisonné depuis décembre, l'homme de 33 ans avait été condamné à quatre mois de prison par un tribunal militaire israélien en janvier. Il avait été placé en détention administrative - une procédure qui permet de détenir une personne sans inculpation pendant une durée maximale de 6 mois, mais qui peut être renouvelée indéfiniment.

L'accord conclu hier entre Israël et les avocats du Palestinien prévoit que la détention courante ne pourra être renouvelée à moins de nouveaux éléments apportés au dossier. La date de libération de Khader Adnane, d'abord fixée au 8 mai, a aussi été révisée pour tenir compte des jours passés derrière les barreaux pendant l'enquête.

Selon Addameer, une organisation palestinienne pour les droits des détenus, il s'agissait des deux conditions minimales fixées par le principal intéressé pour arrêter sa grève de la faim.

«Bien sûr que ça ne répond pas aux demandes de libération immédiate ou à la fin des détentions administratives, mais nous savons que c'est quelque chose qui ne peut être réalisé par une seule personne, a précisé Ala Jaradat, membre d'Addameer, dans une entrevue téléphonique. Malgré tout, c'est un succès, parce qu'au moins maintenant, il sait quand il sortira de prison.»

Rien ne garantit cependant que Khader Adnane ne sera pas arrêté de nouveau. Décrit par un porte-parole du premier ministre israélien comme un «terroriste dangereux», il a déjà été emprisonné à plusieurs reprises et condamné pour son rôle de porte-parole au Jihad islamique, un mouvement radical.

Avant l'annonce de l'accord, une centaine de Palestiniens ont manifesté en soutien au gréviste de la faim, près de Ramallah. Les militants ont repris l'image de Khader Adnane, avec la longue barbe brune et ses lunettes rondes, pour dénoncer les politiques israéliennes en Cisjordanie.

Il y aurait actuellement un peu plus de 300 Palestiniens en détention administrative, selon l'organisme israélien de défense des droits humains B'Tselem.