Ce sont des soldats sans armée. Des hommes déployés dans des zones hostiles, prêts à appuyer sur la détente pour sauver les diplomates et les hommes d'affaires qui les paient pour assurer leur protection. De l'Irak à l'Afghanistan, ils n'ont guère de comptes à rendre.

En 2007, un groupe d'experts des Nations unies a publié une étude concluant que le travail des gardiens de sécurité privés à l'étranger «équivaut à une nouvelle forme de mercenariat».

«Chacun a droit à son opinion, dit Stephan Crétier, PDG de Garda. Je suis tanné d'avoir à défendre cette niaiserie-là. On ne fait pas de guerre, on est là après, quand il y a de la reconstruction.»

En 2010, GardaWorld a signé un code de conduite international établissant des normes pour l'industrie de la sécurité privée.

Mais Faiza Patel, présidente du Groupe de travail sur l'utilisation des mercenaires de l'ONU, estime que l'autorégulation ne suffit pas. Son groupe recommande l'adoption de règles internationales contraignantes pour contrôler les activités des firmes de sécurité privées.

«Parce que l'industrie n'est pas réglementée, nous avons été témoins de plusieurs cas de violation des droits de la personne, surtout en Irak et en Afghanistan, explique Mme Patel, jointe à New York. C'est toujours très difficile de poursuivre les responsables en justice.»

Elle cite en exemple le massacre de la place Nisour, à Bagdad, par des employés de la firme américaine Blackwater en 2007. Dix-sept civils avaient été arrosés de balles. «Cela fait cinq ans, et il n'y a toujours pas eu de procès contre les cinq gardiens impliqués.»