Les États-Unis et la Grande-Bretagne ont mis en garde ce week-end contre les conséquences d'une éventuelle frappe israélienne contre le programme nucléaire iranien.

Ces mises en garde et l'arrivée dans la région du conseiller pour la sécurité nationale de la Maison Blanche Tom Donilon reflètent l'inquiétude de la communauté internationale après les déclarations de responsables israéliens laissant craindre une frappe israélienne imminente.

Le chef d'état-major de l'armée américaine, le général Martin Dempsey, a souligné dimanche qu'une attaque israélienne ne serait «pas prudente». Ce ne serait pas «sage», a insisté de son côté le ministre britannique des Affaires étrangères William Hague. Tous deux ont exhorté le gouvernement israélien à donner du temps aux sanctions imposées au régime iranien pour tenter de le convaincre de geler ses activités nucléaires sensibles.

L'Iran, qui assure que son programme nucléaire est uniquement destiné à des fins civiles, pour assurer son indépendance énergétique, est soupçonné de chercher à se doter de l'arme nucléaire. Les États-Unis et l'Union européenne ont récemment décidé d'imposer de nouvelles sanctions à l'encontre de l'Iran, frappant le secteur pétrolier, vital pour son économie. Européens et Américains se sont dit confiants dans la possibilité de convaincre l'Iran de réduire ses ambitions nucléaires.

Dimanche, le ministère du Pétrole iranien a annoncé avoir suspendu ses exportations de pétrole vers la Grande-Bretagne et la France, dans une apparente frappe préventive contre l'UE qui a décidé fin janvier d'imposer à partir de juillet un embargo sur le pétrole iranien. Selon l'agence semi-officielle Mehr, la compagnie pétrolière nationale a envoyé des courriers à certaines raffineries européennes avec un ultimatum, les exhortant à signer des contrats à long terme de deux à cinq ans, sous peine d'être immédiatement privés d'approvisionnement. Les 27 pays de la zone euro représentent environ 18% des exportations pétrolières iraniennes.