Le président palestinien Mahmoud Abbas a affirmé samedi que le prochain gouvernement de transition respecterait les accords signés par l'OLP avec Israël, une annonce immédiatement rejetée par les islamistes du Hamas au pouvoir à Gaza.

M. Abbas doit diriger ce cabinet qui sera chargé notamment d'organiser les prochaines élections générales, au terme d'un accord signé le 6 février à Doha entre son mouvement, le Fatah, et le Hamas dans le cadre du processus de réconciliation entre les deux mouvements rivaux.

Le prochain gouvernement «respectera les engagements de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) et les accords qu'elle a signés. Son programme politique s'inspirera de mon programme politique», a dit M. Abbas, devant le consul général d'Italie à Jérusalem Giampaolo Cantini, selon l'agence officielle Wafa.

L'OLP, qui chapeaute la plupart des mouvements palestiniens, est reconnue internationalement comme le seul représentant légitime du peuple palestinien et a signé depuis les années 1990 une série d'accords avec Israël.

Le Hamas, qui ne fait jusqu'à présent pas partie de l'OLP et qui refuse de reconnaître Israël, a immédiatement rejeté ces déclarations.

«Nous refusons les déclarations d'Abbas (...) car elles sont en contradiction avec les accords conclus» entre le Fatah et le Hamas, a déclaré à Gaza le porte-parole du Hamas Sami Abou Zouhri.

«Notre gouvernement est un gouvernement d'union nationale (...) et non celui d'une seule faction politique. De surcroît, il est notoirement connu que nous refusons le programme politique de M. Abbas», a-t-il affirmé.

«Le prochain gouvernement transitoire a des tâches précises liées à la reconstruction et à l'organisation des élections. Il n'a aucun programme politique, et ce, pour prévenir toute divergence entre les différentes factions», a poursuivi M. Abou Zouhri.

Depuis la conclusion le 27 avril 2011 au Caire d'un accord de réconciliation entre le Fatah et le Hamas, qui gouvernent respectivement les zones autonomes de Cisjordanie et Gaza, la plupart des clauses sont restées lettre morte et les échéances ont été constamment repoussées.

La formation du nouveau gouvernement provisoire palestinien, initialement prévue cette semaine, a été reportée à une date indéterminée.

Par ailleurs, le Fatah a annoncé que M. Abbas serait candidat à sa réélection, lors de la prochaine présidentielle dont la date n'est toujours pas fixée.

«Le Conseil révolutionnaire a décidé à l'unanimité que le président Abbas serait le candidat du Fatah pour la prochaine présidentielle», a-t-il annoncé dans un communiqué diffusé par Wafa.