Les députés de la majorité parlementaire du Hamas à Gaza ont exigé jeudi l'annulation de l'accord interpalestinien qui prévoit de confier au président Mahmoud Abbas la direction d'un gouvernement transitoire, le jugeant contraire à la Loi fondamentale.

M. Abbas, chef du mouvement Fatah, et le chef en exil du mouvement islamiste Hamas, Khaled Mechaal, ont signé cet accord lundi à Doha. Le gouvernement transitoire d'indépendants sera chargé d'organiser des élections générales, comme le prévoit l'accord de réconciliation entre les deux mouvements rivaux.

«Après examen de la question du cumul par Mahmoud Abbas de la présidence (de l'Autorité palestinienne) et celle du gouvernement qui doit être formé, et consultation d'experts juridiques, nous affirmons que cela contrevient à la Loi fondamentale (...) qui prévoit la séparation entre les deux postes», affirment les 31 députés dans un communiqué.

«Sur cette base, nous en appelons à toutes les parties signataires et au parrain de la réconciliation palestinienne à reconsidérer cette question et à respecter la Loi fondamentale», demande ce texte publié à l'issue d'une réunion au siège du Conseil législatif (Parlement) à Gaza.

Lundi, le vice-président de la majorité Hamas, Ismaïl al-Achqar, avait aussi dénoncé l'accord, laissant percer le mécontentement des responsables du Hamas à Gaza, partisans d'une ligne plus dure sur la réconciliation que M. Mechaal.

Ce cumul des deux fonctions «est contraire à la Loi fondamentale, qui a été amendée en 2003, quand le poste de premier ministre a été créé; il faut donc l'amender de nouveau et modifier les pouvoirs du premier ministre et du président, puisqu'ils sont exercés par une seule personne», a confirmé mercredi à l'AFP le vice-président indépendant du Parlement, Hassan Khreicheh.

Les dirigeants du Fatah assurent au contraire que la Loi fondamentale n'interdit pas un tel cumul.

Le Hamas compte 74 députés sur 132 au Conseil législatif.