Une adolescente afghane torturée pendant des mois après avoir été mariée de force a témoigné pour la première fois de son cauchemar, et affirme souhaiter que son époux et sa famille soient emprisonnés pour leurs agressions.

Le visage tuméfié et ensanglanté de Sahar Gul, âgée de 15 ans, est devenu, après avoir été tirée de sa pénible situation, en décembre dernier, le symbole des droits bafoués des femmes en Afghanistan. L'un de ses oncles avait alors contacté la police pour dénoncer les crimes dont elle était victime.

Lors d'une entrevue accordée samedi dans un hôpital de Kaboul où elle reçoit des soins, Sahar Gul a blâmé son mari, ses beaux-parents et sa belle-soeur pour les supplices vécus.

Elle a déclaré souhaiter qu'ils soient jetés en prison, précisant avoir été battue avec des câbles et avoir été électrocutée.

La jeune femme reçoit des traitements pour de multiples blessures, incluant des doigts fracturés et des ongles arrachés.

La police de la province de Baghlan, où Sahar Gul a été rescapée, a mentionné que sa belle-famille l'avait emprisonnée et torturée pour avoir refusé de se prostituer. Les parents de son mari, de même que la soeur de ce dernier, ont été arrêtés, mais ils nient catégoriquement avoir mal agi.

Les autorités ont émis un mandat d'arrestation visant l'époux de Sahar Gul, qui est enrôlé dans l'armée afghane.

La médecin de la jeune femme, Feriba Omarzada, a déclaré que sa patiente se rétablissait mais qu'elle était toujours sous le choc. L'histoire de l'adolescente a choqué la population de l'Afghanistan et ravivé les appels à mettre fin aux mariages impliquant des mineurs. L'âge légal pour se marier est de 16 ans en Afghanistan, mais le groupe ONU Femmes estime que la moitié de toutes les jeunes femmes forcées de se marier ont moins de 15 ans.