Les négociateurs israélien et palestinien vont se rencontrer mardi en Jordanie, pour la première fois publiquement depuis septembre 2010, afin de discuter des moyens de reprendre le processus de paix dans l'impasse, a-t-on indiqué dimanche de source officielle jordanienne.

«Le ministre des Affaires étrangères Nasser Jawdeh accueillera une réunion mardi regroupant (les représentants du) Quartette et des responsables israélien et palestinien», a dit son porte-parole, Mohammad Kayed. «Le ministre organisera aussi une réunion séparée entre responsables israélien et palestinien».

Selon des sources palestiniennes, le Quartette pour le Proche-Orient (États-Unis, Russie, Union Européenne et ONU), a décidé d'organiser une réunion rassemblant ses représentants, le chef de la diplomatie jordanienne et les négociateurs palestinien Saëb Erakat et israélien Yitzhak Molcho.

«La réunion discutera de la vision respective des parties palestinienne et israélienne en vue d'une reprise des négociations suspendues depuis septembre 2010», a précisé l'une de ces sources.

Le gouvernement israélien a confirmé que M. Molcho, envoyé spécial du premier ministre Benjamin Netanyahu, se rendrait mardi en Jordanie pour participer à une rencontre du Quartette, sans toutefois mentionner directement de rencontre avec les Palestiniens.

Les parties israélienne et palestinienne ont remercié le roi Abdallah II de Jordanie pour son initiative dans le cadre des efforts du Quartette pour ressusciter les négociations.

Il y a peu à attendre, a priori, de cette réunion dans la mesure où les Palestiniens continuent de réclamer un gel complet de la colonisation en Cisjordanie occupée et à Jérusalem-Est annexée pour reprendre les discussions, une exigence rejetée par Israël.

Les derniers pourparlers de paix directs entre Israël et les Palestiniens ont tourné court peu après leur démarrage en septembre 2010 en raison du refus de M. Netanyahu de prolonger un moratoire limité sur les constructions dans les colonies.

Les Palestiniens demandent aussi des termes de référence pour ces négociations basés sur les lignes de juin 1967, avant l'occupation par Israël de la Cisjordanie, de Gaza et du secteur oriental de Jérusalem.

La rencontre «n'est pas une reprise des négociations. Son but est d'engager des efforts plus sérieux pour reprendre des discussions à condition qu'Israël respecte son obligation de geler la colonisation et reconnaisse les lignes de 1967 comme termes de référence des négociations», selon une source palestinienne.

À Washington, la secrétaire d'État Hillary Clinton s'est félicitée de ce «développement positif» et a souhaité que «cet échange direct puisse contribuer à avancer sur la voie proposée par le Quartette».

«La nécessité d'une paix durable est plus urgente que jamais. Le statu quo n'est pas viable et les deux parties doivent agir avec audace pour faire avancer la cause de la paix», a-t-elle plaidé.

Mais les Palestiniens, considérant --comme Israël d'ailleurs-- le processus de paix comme moribond, misent désormais sur un «activisme international», en particulier à l'ONU, et sur la réconciliation interne entre frères ennemis du Fatah et du Hamas, pour faire progresser leur cause.

La direction de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) a décidé samedi de saisir à nouveau le Conseil de sécurité de l'ONU et la Ligue arabe afin de faire stopper la colonisation israélienne.

Et le président palestinien Mahmoud Abbas a mis en garde le Quartette dimanche contre l'échec du processus de paix, si ce dernier ne parvient pas à relancer les négociations d'ici le 26 janvier. «Toutes les options seront (alors) ouvertes», a-t-il dit.

Le Quartette a demandé aux Israéliens et aux Palestiniens de présenter avant le 26 janvier des propositions détaillées en vue d'un règlement de paix. Les négociateurs palestiniens disent avoir «répondu positivement» en divulguant leurs positions et reprochent à Israël de ne pas en faire autant.