Un adolescent chiite a été tué par le tir d'une bombe lacrymogène de la police lors de manifestations samedi à Bahreïn, a affirmé l'opposition dans un communiqué reçu dimanche par l'AFP.

Sayyed Hachem Saïd, 15 ans, «a été atteint d'un tir tendu à la tête» et un adulte qui a tenté de le secourir a été blessé à la cuisse par un tir de la police, a affirmé le Wefaq, le principal mouvement de l'opposition chiite.

Des médecins ont tenté en vain de le ranimer dans un dispensaire de Sitra, au sud de la capitale et ensuite à l'hôpital Salmaniya de Manama, selon le Wefaq qui a déploré la poursuite de la répression des manifestations chiites.

La police antiémeute de Bahreïn est intervenue samedi pour forcer des manifestants chiites à cesser de manifester devant leurs maisons, avait indiqué un ancien élu de l'opposition chiite, Matar Matar.

Par ailleurs, le gouvernement a fait état d'une embuscade tendue vendredi par des manifestants à une patrouille de police à Nuwaidrat, près de Sitra, pendant laquelle des cocktails Molotov ont été utilisés.

Dans un communiqué, le gouvernement a annoncé l'arrestation de plusieurs suspects à la suite de cet incident qui a endommagé un véhicule de la police.

Selon M. Matar, le chef du Wefaq, cheikh Ali Salmane a appelé à la suite de cet incident à ne pas utiliser ces engins incendiaires contre la police.

Les chiites de Bahreïn, majoritaires parmi la population autochtone, tentent de relancer la contestation contre la dynastie sunnite commencée au printemps dernier, en estimant qu'elle n'a pas accédé à leur demande d'une véritable monarchie constitutionnelle.

Une Commission d'enquête indépendante a rendu le 23 novembre un rapport dénonçant notamment un «usage excessif et injustifié de la force» de la part des autorités lors de la répression à la mi-mars d'un mois de contestation.

Selon la commission, 35 personnes --30 civils et 5 membres des forces de sécurité-- ont été tuées, alors que les autorités parlent de 24 morts, dont 4 policiers. Cinq civils sont décédés sous la torture, selon cette commission.

Les autorités ont dit accepter ces conclusions et les États-Unis, proches alliés de Bahreïn, ont appelé à punir les auteurs de violations des droits de l'Homme.