Une frappe aérienne israélienne sur Gaza a tué vendredi un Palestinien, présenté par une source militaire comme un «opérationnel de haut rang de la mouvance jihadiste mondiale», impliqué dans la préparation d'un attentat depuis l'Égypte.

De sources palestiniennes, le raid mené sur l'est de la ville de Gaza a tué Moamen Abou-Daff, connu localement comme étant un militant salafiste, et blessé un autre homme. Ces sources n'ont pas fait état de lien entre M. Abou-Daff et un groupe particulier.

Une centaine de personnes, essentiellement des hommes portant des barbes comme celles arborées par les salafistes, ont assisté à ses funérailles dans la journée. Mais aucune bannière ou drapeau n'était visible et aucun discours politique n'a eu lieu.

Selon l'armée israélienne, le raid aérien a visé «une cellule terroriste sur le point de tirer des roquettes contre Israël, faisant échouer la tentative».

«Cette cellule est responsable des tirs de roquettes vers Israël au cours des derniers jours», a-t-elle précisé dans un communiqué.

Selon des témoins palestiniens, des membres d'un groupe armé ont été repérés peu avant la frappe israélienne dans la même zone.

Une source militaire israélienne a indiqué, sous couvert de l'anonymat, que M. Abou-Daff était soupçonné d'avoir planifié et réalisé l'installation d'engins explosifs le long de frontière entre Gaza et Israël, et était «activement impliqué dans les préparatifs de la tentative d'attentat sur la frontière israélo-égyptienne qui a échoué cette semaine».

En août, des hommes armés s'étaient infiltrés en Israël depuis le Sinaï et avaient attaqué de façon coordonnée plusieurs véhicules sur la route qui longe la frontière égyptienne, faisant 8 morts.

L'armée israélienne a été placée en alerte début décembre le long de la frontière en raison de craintes de nouvelles infiltrations, et l'aviation israélienne a tué le 8 décembre à Gaza deux hommes accusés d'avoir organisé une autre infiltration via le Sinaï, qui est aussi frontalier avec Gaza.

Le regain de violence survient à la suite de deux frappes aériennes israéliennes qui ont fait mardi soir un mort et une vingtaine de blessés palestiniens dans la bande de Gaza.

L'armée israélienne avait alors affirmé avoir «ciblé des terroristes affiliés à la mouvance jihadiste internationale», un réseau considéré comme proche d'Al-Qaïda et incluant des Palestiniens et des Égyptiens.

Le mouvement islamiste Hamas, au pouvoir à Gaza, a instauré une trêve tacite avec Israël grâce à une médiation de l'Égypte, ce qui n'empêche pas des organisations plus radicales de tirer ponctuellement des roquettes contre le territoire israélien.

Au moins sept roquettes ont ainsi été tirées ces 48 dernières heures depuis la bande de Gaza. Elles ont atterri dans des zones inhabitées du sud d'Israël sans faire de dégâts majeurs, selon l'armée.

Ces tirs ont été suivis de raids de représailles israéliens.

Cette semaine, un haut gradé israélien, le commandant Tal Hermoni, se faisant l'écho de propos du chef d'état-major Benny Gantz, a souligné que l'armée israélienne était prête à engager une nouvelle campagne destructrice à Gaza si les tirs de roquettes ne cessaient pas, selon les médias.

Il y a exactement trois ans, l'armée israélienne avait lancé une offensive dévastatrice contre ce territoire palestinien afin de faire cesser les tirs de roquettes sur Israël.

L'opération «Plomb Durci» avait fait 1.400 morts parmi les Palestiniens de Gaza --dont la moitié des civils-- et 13 tués israéliens, dont 10 soldats.