Deux mosquées incendiées et taguées en 24 heures, des exactions commises contre une base de l'armée, du vandalisme: les actions attribuées à des extrémistes israéliens ont continué à alimenter les débats, hier en Israël.

La veille, le premier ministre Benyamin Nétanyahou avait promis de nouvelles mesures pour réprimer ces groupes, après l'émoi causé par une attaque contre une base de l'armée, lundi. Une cinquantaine de jeunes, décrits comme des colons extrémistes, avaient endommagé des véhicules militaires et lancé de grosses pierres, selon l'armée. Leur motif semble avoir été la rumeur de démantèlement dans des colonies bâties sans autorisation.

Le gouvernement est allé de l'avant hier matin avec la démolition de deux structures. Quelques heures plus tard, une mosquée de Cisjordanie a été prise pour cible, une journée après la tentative d'incendie d'une mosquée désaffectée de Jérusalem-Ouest. Dans les deux cas, des graffitis en hébreu ont été inscrits sur les murs, notamment «Un bon Arabe est un Arabe mort» et «Guerre».

Depuis deux ans, plusieurs mosquées ont été incendiées en Cisjordanie et en Israël, mais les inculpations sont rares. Leurs auteurs présumés sont des extrémistes israéliens. Sur leurs cibles, les vandales inscrivent la formule «le prix à payer». Le nom d'une colonie menacée de destruction ou partiellement démantelée par les autorités israéliennes y est souvent écrit par les activistes, qui voient dans leurs actions une forme de représailles.

La formule n'est pas nouvelle, même si les cas ont augmenté dans les dernières années. Les gestes sont dénoncés par les principales organisations de colons.

Les enquêtes n'aboutissent pas

Malgré les recommandations du ministre de la Justice et du ministre de la Sécurité publique, Benyamin Nétanyahou a refusé de classer les groupes d'extrémistes comme «organisations terroristes». Il a cependant annoncé plusieurs mesures, comme la possibilité pour des soldats de procéder à des arrestations et celle de juger les suspects devant des tribunaux militaires comme c'est le cas pour les Palestiniens.

L'annonce du premier ministre a été accueillie avec scepticisme par les médias israéliens. Le quotidien Haaretz a souligné que l'armée peut déjà arrêter des suspects israéliens, mais que le problème réside plutôt dans l'incapacité pour les policiers en Cisjordanie d'amasser des preuves contre les suspects. Dans plus de 90% des cas d'accusations de vandalisme contre des propriétés palestiniennes recensés en cinq ans par l'organisme Yesh Din, les enquêtes n'ont pas abouti.