La CIA a perdu la trace d'un drone affecté à la surveillance du territoire iranien, dimanche dernier. Hier, les autorités iraniennes ont dit avoir l'appareil en leur possession.

Cette bévue lève le voile sur un programme secret du gouvernement américain, soupçonné depuis longtemps d'espionner les sites nucléaires en Iran.

Hier, Téhéran a diffusé des images d'un drone couleur chair, qui aurait été capturé à 250 kilomètres de la frontière afghane. Les Iraniens affirment qu'il s'agit du RQ-170 Sentinel, un petit appareil sans pilote mis au point par Lockheed Martin. Le drone fait 26 mètres de largeur sur 4,5 mètres de longueur.

La CIA et le Pentagone se refusent à tout commentaire.

Interrogé par CNN, John Pike, expert en aviation militaire rattaché au groupe GlobalSecurity, a soutenu que le Téhéran n'avait «probablement pas» la technologie nécessaire pour accéder aux informations récoltées par les instruments du drone.

«On dirait un objet flottant, a dit M. Pike. Il me semble remarquablement intact pour un objet qui s'est écrasé au sol. Les ailes ne pointent pas du bon côté.»

Le gouvernement iranien affirme avoir pris possession de l'appareil après avoir brouillé les ondes utilisées pour manoeuvrer le drone.

Hier, le ministère iranien des Affaires étrangères a convoqué une rencontre avec l'ambassadrice de Suisse à Téhéran, Livia Leu Agosti. Les relations diplomatiques étant rompues avec Washington, c'est la Suisse qui relaye les messages entre l'Iran et les États-Unis.

Selon des experts consultés par le New York Times, les équipes qui pilotent les drones à distance peuvent accidentellement perdre la maîtrise de leur appareil.

Indétectable

Le RQ-170 est souvent utilisé par l'armée américaine au cours de missions en Afghanistan. Le drone peut rester immobile dans les airs durant des heures, à 15 kilomètres du sol. L'appareil est enduit d'une matière qui le rend indétectable.

Les drones sont utilisés pour prendre des photos et des images vidéo. Ils sont aussi munis de détecteurs pouvant déceler la présence d'isotopes radioactifs.

Les États-Unis accusent l'Iran de chercher à fabriquer la bombe atomique, ce que nient les autorités du pays.

Récemment, le conseiller du président Obama en matière de sécurité nationale, Tom Donilon, a dit que l'Iran faisait partie de ses préoccupations.

«Nous allons continuer à être vigilants. Nous allons travailler activement à détecter tout nouvel effort lié à l'énergie nucléaire en Iran. Nous allons les exposer, et obliger l'Iran à les placer sous le programme d'inspection internationale.»