L'Iran a abattu dimanche un drone américain RQ-170 «dans l'est du pays», frontalier de l'Afghanistan et du Pakistan, ont affirmé les médias iraniens citant des sources militaires non identifiées.

La chaîne de télévision en arabe Al Alam, citant l'état-major des forces armées iraniennes, a indiqué que l'appareil avait été abattu «il y a quelques heures» dans «l'est du pays», sans préciser le lieu exact de l'incident, mais en affirmant que l'appareil était en bon état.

«Les unités de guerre électroniques et anti-aériennes ont réussi à abattre un drone américain de type RQ-170 qui avait violé légèrement les zones frontalières de l'est du pays et ont pu s'en emparer alors qu'il a été peu endommagé», a confirmé de son côté l'agence Fars.

La Force de l'OTAN en Afghanistan (Isaf) a admis dimanche soir qu'il pourrait s'agir d'un drone américain dont, selon elle, la trace a été perdue au-dessus de l'Ouest afghan.

«Le drone auquel les Iraniens se réfèrent pourrait être un drone américain de reconnaissance qui effectuait une mission  au dessus de l'ouest de l'Afghanistan en fin de semaine», explique Isaf dans un communiqué publié dimanche soir à Kaboul.

«Les opérateurs du drone ont perdu le contrôle de l'appareil et tentent toujours de déterminer ce qu'il est devenu», ajoute l'Isaf sans autre précision, notamment sur le type de l'appareil.

Le RQ-170 Sentinel est un drone de reconnaissance de haute altitude très récent dont l'existence, révélée en 2009 par des médias spécialisés, n'a été reconnue qu'en 2010 par la US Air Force.

Selon certains sites spécialisés, des appareils de ce type seraient déployés en Afghanistan, notamment pour obtenir des renseignements sur l'Iran et le Pakistan.

Cet évènement pourrait être un nouvel épisode embarrassant pour la coalition en Afghanistan, qu'Islamabad a accusé le 26 novembre d'avoir tué 24 de ses soldats lors d'un bombardement en territoire pakistanais, provoquant une crise diplomatique avec Washington.

Les États-Unis négocient actuellement un partenariat stratégique avec Kaboul qui doit fixer les modalités de la présence militaire américaine en Afghanistan à l'issue du retrait, fin 2014, des troupes de combat de la coalition.

Kaboul exige que Washington s'engage à ne pas utiliser le territoire afghan pour des opérations contre ses voisins, particulièrement l'Iran et le Pakistan.

Les dirigeants militaires iraniens ont affirmé à plusieurs reprises ces dernières années avoir abattu des drones américains au-dessus du Golfe ou dans des régions frontalières.

En janvier, l'Iran avait affirmé avoir abattu deux drones américains dans le Golfe en dehors de l'espace aérien du pays, sans donner de détails de lieu ni de date.

Le général Amir Ali Hajizadeh, commandant des forces aériennes des Gardiens de la révolution, a annoncé de son côté en juin avoir montré à des experts russes deux appareils abattus «dans les eaux internationales et les zones contrôlées par la République islamique», sans donner davantage de précisions.

Il a affirmé à cette occasion que l'Iran était parvenu à «copier» ces drones, dont il n'a pas indiqué le modèle.

Les États-Unis se sont inquiétés à plusieurs reprises de la construction de drones par l'Iran.

Les Gardiens de la Révolution, corps d'élite du régime islamique, sont notamment responsables de la défense de l'Iran dans la région du Golfe, ainsi que de l'emploi des nombreux missiles que la République islamique affirme posséder.

Ses principaux commandants se targuent régulièrement des capacités militaires de leurs forces, mettant en garde contre toute attaque d'Israël ou des États-Unis visant à stopper le programme nucléaire iranien controversé.