Le président afghan Hamid Karzaï a accepté, jeudi, de libérer une jeune Afghane qui purgeait une peine de 12 ans de prison pour avoir eu une relation sexuelle hors du mariage, après avoir été violée par un proche.

Le bureau de M. Karzaï a déclaré dans un communiqué que la jeune femme et son agresseur avaient accepté de se marier. Il s'agit donc d'un revirement pour la jeune femme de 19 ans, qui avait précédemment refusé l'offre d'un juge qui lui proposait d'être libérée si elle épousait son violeur.

Son cas a été médiatisé dans un documentaire, dont la diffusion a été interdite dans l'Union européenne par crainte que les femmes qui y figurent ne soient mises en danger si le film était diffusé.

Plus de 5000 personnes ont récemment signé une pétition demandant au président Karzaï de libérer la jeune femme. En prison, elle a accouché d'une fille conçue lors du viol et elle l'élève derrière les barreaux, une pratique courante chez les femmes emprisonnées en Afghanistan.

Le communiqué du bureau du président ne précise pas quand la jeune femme sera libérée.

Lors d'une entrevue avec l'Associated Press le mois dernier, la jeune femme avait dit espérer que l'attention suscitée par le film puisse l'aider à être libérée. Mais après l'interdiction du film, elle a dit perdre espoir et a indiqué qu'elle envisageait d'épouser son violeur pour pouvoir être libérée. Elle a précisé que son agresseur avait fait des pressions pour qu'elle cesse d'accorder des entrevues.

Environ la moitié des 300 à 400 femmes détenues en Afghanistan sont emprisonnées pour des «crimes moraux», comme les relations sexuelles hors du mariage ou l'abandon du foyer conjugal, selon des rapports des Nations unies et de différentes organisations de recherche. Les relations sexuelles hors du mariage sont un crime en Afghanistan, mais pas le fait d'abandonner son mari.