Le gouvernement libanais, dominé par le Hezbollah, a annoncé mercredi qu'il allait convoquer l'ambassadrice des États-Unis à Beyrouth, après que le puissant mouvement chiite eut affirmé avoir réussi à démasquer les agents de la CIA au Liban.

«Le gouvernement a décidé de convoquer l'ambassadrice américaine Maura Connelly pour l'interroger sur cette question», a déclaré le ministre de l'Agriculture, Hussein Hajj Hassan, qui appartient au Hezbollah, formation soutenue par l'Iran et la Syrie.

«Ce n'est pas la première agression de ce type au Liban (...) elle ne peut pas être séparée des (espions) israéliens», a-t-il ajouté devant la presse, lors d'une interruption du Conseil des ministres mercredi soir.

Cette déclaration intervient quelques heures après que le Hezbollah eut affirmé avoir démasqué des agents de la CIA, les services secrets américains, infiltrés au sein du mouvement et eut exhorté le gouvernement à prendre des mesures immédiates contre l'ambassade des États-Unis.

«Le renseignement libanais a vaincu les renseignements américains et israéliens dans ce qu'on appelle la guerre du renseignement», avait affirmé devant les journalistes le député du Hezbollah Hassan Fadlallah, précisant: «Notre Sécurité (...) a dévoilé plusieurs complots américains et israéliens au Liban».

«Nous appelons le gouvernement libanais à entreprendre une action immédiate (...) et soulever la question auprès des Nations unies et des ambassades, pour que le monde entier sache ce que fait l'ambassade des États-Unis au Liban», a ajouté le député, à la tête de la commission des télécommunications au Parlement.

Il y a quelques jours, des informations de presse avaient fait état de la découverte par la formation chiite libanaise de plusieurs agents travaillant pour la CIA.

Pour la première fois depuis sa création dans les années 1980, le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, avait annoncé en juin que des membres de sa formation avaient admis être des agents de la CIA.

Il avait accusé Israël de s'être tourné vers le Renseignement américain après l'échec de ses tentatives d'infiltrer le Hezbollah, qualifiant l'ambassade des États-Unis à Beyrouth de «repaire d'espions», des accusations rejetées par l'ambassade.

Plus de 100 personnes ont été arrêtées au Liban pour espionnage pour le compte d'Israël depuis avril 2009, notamment des militaires et des employés du secteur des télécommunications.

Le Liban et Israël sont techniquement en état de guerre, les espions risquent la prison à vie ou la peine de mort s'ils sont reconnus coupables d'avoir contribué à la mort de Libanais.

Le Liban a porté plainte auprès des Nations unies à propos de ces réseaux d'espionnage présumés.