Les émissaires du Quartette pour le Proche-Orient ont rencontré lundi séparément des représentants palestiniens et israéliens à Jérusalem pour tenter de relancer des négociations directes, mais les deux parties ont campé sur leurs positions.

Les émissaires du Quartette (États-Unis, Union européenne, ONU, Russie), ainsi que l'envoyé spécial du Quartette Tony Blair ont «encouragé les parties à reprendre des négociations bilatérales directes sans délai ni conditions préalables», a annoncé dans un communiqué l'ONU, dont le QG à Jérusalem-Est accueillait les discussions.

«Les émissaires ont discuté avec les parties de leurs propositions sur le territoire et la sécurité», selon le texte, soulignant qu'ils ont «exhorté les parties à s'abstenir d'actions provocatrices».

«Les émissaires resteront en contact étroit les uns avec les autres et avec les parties», selon la même source.

À Washington, le département d'État a qualifié les rencontres de «constructives, et prévu que les prochaines auraient lieu dans un mois, «mi-décembre».

«Ce n'est pas facile», a admis le porte-parole Mark Toner, tout en se voulant optimiste: «Nous croyons que chaque fois qu'ils se rencontrent et qu'il y a dialogue, même si c'est lors de réunions séparées (...), c'est constructif».

Les entretiens ont commencé en fin de matinée par une rencontre entre les négociateurs palestiniens Saëb Erakat et Mohammad Chtayyeh et les représentants du Quartette, qui ont ensuite reçu le délégué spécial du premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou, Yitzhak Molcho.

«Nous sommes déçus que les Palestiniens ne répondent pas à l'appel du Quartette pour un retour à des négociations de paix directes», a déclaré à l'AFP un responsable israélien sous le couvert de l'anonymat.

«Israël reste prêt à une reprise immédiate des pourparlers sans conditions préalables mais malheureusement ils continuent à soulever des préoccupations artificielles pour empêcher leur reprise», a-t-il affirmé.

«Nous sommes prêts à discuter de toutes les questions de statut final une fois qu'Israël aura démontré son sérieux et son engagement en gelant toute construction illégale de colonies, en particulier à Jérusalem-Est, et en acceptant des termes de référence clairs, plus particulièrement les frontières de 1967», avait déclaré M. Erakat dans un communiqué après la rencontre.

«Pour que cet effort du Quartette aboutisse, il doit exposer quelles mesures concrètes qu'il prendra en cas de non-respect (des engagements). Pour qu'une future session de négociations aboutisse là où tant d'autres ont échoué, le Quartette doit s'engager à davantage que des déclarations et des communiqués, qui se sont révélés inefficaces à déjouer l'intransigeance israélienne», a prévenu le responsable palestinien.

À l'issue de précédentes réunions séparées le 26 octobre à Jérusalem, le Quartette avait annoncé que les deux camps étaient censés présenter des propositions détaillées sur le tracé des frontières et la sécurité dans les trois mois à venir.

Dans une déclaration à l'ONU le 23 septembre, quelques heures après le dépôt d'une demande d'adhésion d'un État de Palestine à l'ONU, le Quartette a proposé un plan de relance des négociations de paix israélo-palestiniennes, au point mort depuis plus d'un an.

La proposition prévoyait la reprise du dialogue sous un mois et la conclusion d'un accord de paix en un an. Israël et les Palestiniens ont accueilli plus ou moins favorablement cette proposition, mais l'ont chacun interprétée comme une validation de leurs revendications.