Quelque 20 000 Israéliens se sont réunis samedi à Tel-Aviv pour dénoncer la montée de l'extrémisme de droite, à l'occasion du 16e anniversaire de l'assassinat du premier ministre travailliste Yitzhak Rabin par un ultranationaliste, a constaté un correspondant de l'AFP.

Les manifestants, dont de nombreux jeunes, brandissaient des pancartes avec l'inscription «Oui à la paix, non à la violence» et «le «prix à payer» ruine la démocratie israélienne» en allusion aux exactions anti-arabes de l'extrême-droite.

Des colons extrémistes pratiquent une politique dite du «prix à payer», qui consiste à se venger sur des cibles palestiniennes chaque fois que les autorités prennent des mesures qu'ils jugent hostiles à la colonisation ou à la suite d'attentats palestiniens.

Ces agressions qui se sont intensifiées ces derniers mois ont également visé des militants anti-colonisation et même des militaires.

À la tribune, l'ancien ministre de l'Éducation nationale et ancien député de gauche, Yossi Sarid, a dénoncé une campagne de l'extrême-droite «pour faire oublier un crime pour laquelle elle n'a jamais demandé pardon».

Il a mis en cause les «rabbins et politiciens qui avaient incité au crime et n'ont jamais été inquiétés».

Icône du camp de la paix, le premier ministre Yitzhak Rabin a été tué par balle le 4 novembre 1995 à Tel-Aviv par un ultranationaliste religieux Ygal Amir, qui voulait saboter les accords de paix israélo-palestiniens d'Oslo, signés en 1993.

La manifestation de commémoration se déroule chaque année sur la place centrale de Tel-Aviv, devant la municipalité, rebaptisée place Rabin, sur les lieux mêmes de l'assassinat.

Un monument érigé sur ce site en l'honneur de Rabin avait été vandalisé il y a un mois par un individu décrit comme un «déséquilibré» par la police, qui avait inscrit: «Prix à payer» et «Libérez Yigal Amir».