La marine israélienne a une nouvelle fois empêché vendredi des bateaux pro-palestiniens, un canadien et un irlandais, de briser le blocus israélien de la bande de Gaza.

Une source sécuritaire israélienne a précisé à l'AFP que l'arraisonnement du Tahrir («Libération» en arabe) et du Saoirse («Liberté» en gaélique) n'avait pas fait de blessé.

«Il y a peu, des commandos de la marine israélienne ont abordé les bateaux qui étaient en route pour la bande de Gaza et tentaient de forcer le blocus de sécurité maritime mis en place conformément au droit international», selon un communiqué militaire.

«L'opération s'est déroulée comme prévu et les commandos de la marine ont pris toutes les précautions nécessaires pour assurer la sécurité des militants à bord des navires autant que la leur», a ajouté le communiqué.

Le premier contact radio entre la marine israélienne et la mini-flottille a eu lieu à 48 milles nautiques des côtes de Gaza. Les deux bateaux ont refusé de dévier de leur route.

Peu après, les Canadiens ont confirmé le contact radio sur Twitter: «Navire de guerre israélien: «Quelle est votre destination ?». Notre réponse: «Le progrès de l'humanité».»

Les communications avec le Tahrir ont ensuite cessé, brouillées par l'armée israélienne.

Partis de Turquie, les deux navires, avec à bord 27 personnes (dont 5 journalistes) et 30 000 dollars de médicaments, devaient arriver dans la soirée au port israélien d'Ashdod, au sud de Tel-Aviv, suivant une procédure déjà bien huilée avec l'interception de précédentes flottilles internationales à destination de Gaza.

Livrés à la police et aux services de l'immigration, les militants pro-palestiniens seront ensuite expulsés d'Israël dans les prochains jours vers leurs pays respectifs.

Les organisateurs de la campagne «Freedom Waves To Gaza» (Vagues de la liberté vers Gaza) ont fustigé «un arraisonnement illégal dans les eaux internationales».

«Il est évident que 27 civils à bord de deux petits bateaux, transportant seulement des médicaments, ne constituent en aucune façon une menace contre la sécurité de l'État d'Israël», a plaidé une porte-parole, Huwaida Arraf.

«En dépit de cette agression israélienne, nous continuerons, vague après vague, par air, par mer et par terre, à défier la politique illégale d'Israël à l'égard de Gaza et de toute la Palestine», a-t-elle promis.

Les équipages des deux navires avaient reçu pour consigne de ne pas opposer de résistance à la marine israélienne, avait indiqué Denis Kosseim, un autre porte-parole, interrogé par téléphone du Canada.

«Nos délégués ont signé un document dans lequel ils se sont engagés à ne pas opposer de résistance en cas d'arraisonnement de la part d'Israël. Nous espérons qu'ils pourront ensuite repartir chez eux sans être inquiétés», a-t-il précisé.

Israël, qui considère ces tentatives comme des «provocations», défend régulièrement son droit à maintenir le blocus de la bande de Gaza, contrôlée par le Hamas depuis juin 2007, afin d'empêcher la contrebande d'armes.

Une précédente flottille pro-palestinienne avait été arrêtée en mai 2010 par la marine israélienne lors d'un raid très controversé qui avait fait neuf morts parmi des militants et provoqué une crise diplomatique entre la Turquie et Israël.

Une deuxième flottille a essayé de partir de Grèce en juillet dernier, mais les autorités grecques lui ont interdit d'appareiller.

Seul un petit yacht français, le Dignité-Al Karama, avait pu échapper à la vigilance des garde-côtes grecs, mais il avait été ensuite intercepté par des vedettes rapides israéliennes.