Une fragile trêve tacite entre les factions palestiniennes de Gaza et Israël avait du mal à tenir dimanche soir après une flambée de violences qui a fait onze morts, dix combattants palestiniens et un civil israélien.

Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a appelé Israël à la «retenue maximale» tout en condamnant les tirs de roquette depuis Gaza, a annoncé son porte-parole Martin Nesirky.

Un membre de l'aile militaire du Front démocratique de libération de la Palestine (FDLP), petite organisation nationaliste d'extrême gauche, a été tué et un autre grièvement blessé dans l'après-midi lors d'un raid aérien israélien près de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza.

L'armée israélienne a confirmé qu'un appareil de l'armée de l'air avait visé un commando qui s'apprêtait à lancer des roquettes contre Israël.

Cette frappe a porté à dix le nombre des Palestiniens tués à Gaza ces dernières 24 heures, dont neuf activistes du groupe radical Jihad islamique. Un Israélien est décédé de ses blessures samedi soir à la suite de tirs de projectiles contre le sud d'Israël.

Ces affrontements sont les plus sanglants depuis l'instauration d'une trêve tacite entre les organisations paramilitaires de Gaza et Israël fin août.

Tôt dimanche matin, les mouvements palestiniens de Gaza se sont engagés à rétablir le cessez-le feu avec Israël, à la suite de l'intervention des services de renseignement égyptiens.

Mais trois roquettes ont explosé dimanche soir dans le sud d'Israël, sans faire ni victime ni dégât, a indiqué à l'AFP un porte-parole de l'armée. Durant la nuit, l'aviation israélienne a mené un raid à Khan Younes qui n'a pas fait de victime, selon des témoins palestiniens.

Le Jihad islamique, qui a revendiqué la plupart des récents tirs, s'est dit «engagé par la trêve».

«Nous sommes liés par les efforts égyptiens mais (nous nous réservons) le droit de répondre à toute escalade à venir», a expliqué un porte-parole du Jihad islamique, Daoud Chahab, soulignant que «le retour au calme dépendra du comportement de l'occupant (Israël, ndlr) sur le terrain».

Dans un communiqué, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a assuré qu'«il n'y a pas de cessez-le-feu».

«Je promets que l'autre camp paiera un prix plus cher encore que maintenant jusqu'à ce qu'il arrête de tirer», a répété M. Netanyahu.

Le service de la défense passive de l'armée a pour sa part annoncé dans la soirée qu'il autorisait la réouverture des établissements scolaires lundi. Mais, selon la radio militaire, la plupart des municipalités du sud d'Israël ont décidé de maintenir ces établissements fermés de crainte de tirs de roquettes.

La flambée de violences a éclaté samedi après-midi lorsqu'un raid aérien israélien a tué cinq militants du Jihad islamique dans un camp d'entraînement de Rafah. Les tirs de roquettes se sont alors succédé, donnant lieu à de nouveaux raids aériens meurtriers.

En tout, plus d'une trentaine de projectiles ont été tirés entre samedi et dimanche sur le sud d'Israël, selon les autorités.

La chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton, a fait part dimanche de son «inquiétude» et a «condamné» ceux qui prennent des civils pour cibles, dans un communiqué. Elle a exhorté «toutes les parties à respecter le cessez-le-feu négocié par l'Egypte».

Il s'agit de la première confrontation meurtrière depuis que le soldat israélien Gilad Shalit, détenu à Gaza pendant plus de cinq ans, a recouvré la liberté le 18 octobre contre la libération de 477 prisonniers palestiniens.

La dernière trêve avait été conclue à la suite d'une vague de violences dans et autour de la bande de Gaza à la mi-août au cours de laquelle au moins 26 Palestiniens et un Israélien avaient été tués.