Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a critiqué mardi la flagellation d'un étudiant condamné pour insulte au président, selon un SMS envoyé par le site d'information du gouvernement.

Payman Aref, un militant proche du Front national (opposition libérale), a reçu dimanche 74 coups de fouet pour insulte au président avant de quitter la prison où il avait purgé une peine d'emprisonnement d'un an, selon le site d'opposition Rahesabz.

«Alors que des gens importants nous diffament en toute liberté, je n'approuve pas qu'on fouette un jeune pour insulte au président», a déclaré M. Ahmadinejad dans une allusion à cette affaire lors d'un discours devant les préfets.

M. Ahmadinejad faisait référence aux attaques nominales parfois très violentes des ultraconservateurs contre son gouvernement, son entourage et lui-même qui se sont multipliées ces derniers mois.

Payman Aref avait été condamné en 2010 à un an de prison pour activités politiques, 74 coups de fouet pour insulte au président, ainsi qu'à l'interdiction d'exercer toute activité journalistique ou politique.

Les condamnations à des peines de flagellation sont courantes en Iran, mais elles sont généralement transformées en amendes.

«À chaque fois qu'il va à New York (pour participer à l'Assemblée générale des Nations unies, NDLR), Ahmadinejad dit que l'Iran est le pays le plus libre du monde alors que je viens d'être fouetté le plus sauvagement du monde», a déclaré M. Aref à sa sortie de prison, selon Rahesabz.

«J'avais seulement envoyé une lettre au président pour décrire la situation catastrophique dans les universités. Je n'ai pas insulté le président. J'ai seulement dit que je ne le saluerais jamais. Cette peine était illégale», a-t-il ajouté.

De nombreux étudiants, militants politiques et journalistes ont été arrêtés et condamnés à de lourdes peines de prison ces deux dernières années après la réélection controversée du président Ahmadinejad en juin 2009, qui a suscité une vague de manifestations antigouvernementales sans précédent.