Le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou étudie les moyens juridiques pour légaliser des avant-postes construits sans autorisation sur des terres privées palestiniennes, rapporte mardi le quotidien Haaretz.

M. Nétanyahou a informé dimanche les ministres de son parti, le Likoud (droite nationaliste), de sa décision de demander au ministre de la Justice Yaakov Neeman de créer une équipe pour examiner de quelle façon légaliser a posteriori ces implantations, précise Haaretz.

Il est soumis à d'intenses pressions du lobby des colons et de l'aile droite de sa coalition à la suite de la démolition de trois habitations en septembre dans la colonie sauvage de Migron, près de Ramallah, en Cisjordanie occupée, explique le journal.

M. Nétanyahou et trois autres ministres ont décidé la démolition de Migron ainsi que d'autres avant-postes bâtis sur des terres privées palestiniennes lors d'une rencontre en février avec le procureur général Yehuda Weinstein, tout en tentant de légaliser a posteriori les constructions sur des terres d'État, indique le quotidien.

Le 2 août, la Cour suprême d'Israël a ordonné l'expulsion des habitants de Migron, mais a donné aux autorités jusqu'à mars 2012 pour appliquer cette décision.

Selon des documents judiciaires, cette colonie, construite en partie sur des terres privées palestiniennes sans l'autorisation du gouvernement israélien en mai 2001, et censée être démantelée depuis dix ans, comptait environ 250 habitants en 2009.

Aux yeux de la communauté internationale, les colonies sont illégales, qu'elles aient ou non été autorisées par le gouvernement israélien. Quelque 310 000 colons sont installés en Cisjordanie, ainsi que plus de 200 000 Israéliens dans des quartiers de colonisation juive à Jérusalem-Est occupé et annexé.