Un ministre libanais a révélé mercredi que deux soldats israéliens, dont l'enlèvement en 2006 par le Hezbollah chiite libanais avait provoqué une offensive meurtrière sur le Liban, avaient été tués dans un raid israélien, une information aussitôt démentie par l'État hébreu.

Selon des extraits des mémoires d'Ali Hassan Khalil, ministre libanais de la Santé, un raid israélien a tué les soldats Ehud Goldwasser et Eldad Regev, dont les corps ont été remis à Israël en 2008 lors d'un échange entre le Hezbollah et l'État hébreu.

«Ces remarques (...) sont des mensonges éhontés qui font partie d'une tentative de guerre psychologique», a affirmé l'armée israélienne (Tsahal) dans un communiqué.

«Le Hezbollah, reconnu comme une organisation terroriste, est responsable de l'enlèvement des soldats israéliens et, à ce titre, responsable des tragiques conséquences qui ont conduit à leur mort», souligne le communiqué militaire.

Le ministre libanais -qui est membre du mouvement chiite Amal allié du Hezbollah- fonde son témoignage publié par le quotidien libanais As Safir sur une déclaration de Hussein al-Khalil, proche collaborateur du chef du Hezbollah Hassan Nasrallah, qui a affirmé que les deux soldats avaient été tués dans un raid israélien.

«Ce qui est paradoxal, c'est qu'Israël tue ces deux otages pour lesquels il a lancé une guerre», a dit M. Khalil.

Plusieurs responsables du Hezbollah contactés par l'AFP n'ont toutefois pas souhaité commenter cette information.

Le Hezbollah avait enlevé les deux soldats à la frontière avec Israël le 12 juillet 2006, déclenchant une offensive israélienne meurtrière qui a fait durant 34 jours 1200 morts parmi les Libanais, en majorité des civils, et 160 du côté israélien, surtout des militaires.

Les corps des deux soldats ont été remis à Israël lors d'un échange le 15 juillet 2008.