Israël a rejeté une nouvelle fois, mercredi, les critiques émises par la communauté internationale contre l'annonce de la construction de 1100 logements dans le quartier de colonisation de Gilo à Jérusalem-Est annexé.

«Gilo n'est pas une colonie, pas une colonie sauvage. C'est un quartier qui constitue une partie intégrante du centre de Jérusalem», a déclaré à l'AFP un haut responsable gouvernemental qui a requis l'anonymat.

Le quartier israélien de Gilo est situé à la périphérie sud de Jérusalem-Est, près de la ville palestinienne de Bethléem.

«Dans tous les plans de paix (israélo-palestiniens) mis sur la table depuis 20 ans, Gilo devait rester une partie de la Jérusalem juive. La construction dans ce quartier ne contredit pas en soi les engagements pris par Israël en faveur de la paix ou d'une solution de deux États pour deux peuples», a souligné ce responsable.

La décision de construire 1100 logements à Gilo «ne constitue donc pas un changement de politique, mais la poursuite de la politique de tous les gouvernements israéliens depuis 1967 qui a été de bâtir dans les quartiers juifs de la ville», a ajouté ce responsable.

L'annonce israélienne a été vivement critiquée par les États-Unis qui se sont déclarés «profondément déçus», par l'Union européenne, par la France, qui a parlé de «provocation», et la Grande-Bretagne qui a demandé l'abandon du projet, au moment où la communauté internationale s'efforce de relancer les négociations de paix entre Israéliens et Palestiniens.

«Israël répond au communiqué du Quartette par 1100 «non»», a pour sa part affirmé le négociateur palestinien Saëb Erakat, en référence à l'appel du Quartette (États-Unis, Union européenne, ONU et Russie) vendredi à une reprise des négociations en vue de parvenir à un accord de paix d'ici la fin de 2012.

Pour y parvenir, le Quartette a appelé les deux parties à «se garder d'actes provocateurs», quelques heures après le dépôt par le président palestinien Mahmoud Abbas de la demande d'adhésion à l'ONU d'un État de Palestine, sur laquelle doit se prononcer le Conseil de sécurité.

Mahmoud Abbas a conditionné la reprise des négociations notamment à un gel de la colonisation en Cisjordanie et à Jérusalem-Est.

Le vice-premier ministre israélien en faveur du plan du Quartette

Le vice-premier ministre israélien Sylvan Shalom, après plusieurs autres membres du gouvernement, a estimé mercredi qu'il fallait adopter le plan du Quartette (États-Unis, Union Européenne, Russie et ONU) pour parvenir à un accord de paix israélo-palestinien avant la fin 2012.

«Notre réponse doit évidemment être positive», a affirmé M. Shalom à la radio militaire au lendemain d'une réunion du cabinet restreint de huit ministres, qui ont discuté de ce plan pendant cinq heures.

Le premier ministre Benyamin Nétanyahou, qui a accueilli favorablement samedi le plan du Quartette, va poursuivre ces consultations la semaine prochaine avant une décision officielle, a ajouté la radio.

Le chef de la diplomatie, l'ultranationaliste Avigdor Lieberman, a d'ores et déjà affirmé dimanche qu'il était favorable à son adoption.

Les responsables israéliens ont toutefois émis quelques réserves.

«Il y a deux choses problématiques dans la proposition du Quartette: le fait qu'il faille arriver à un accord d'ici un an, et que dans les trois mois des arrangements soient conclus sur les frontières et la sécurité sans savoir ce qui se passera pour d'autres sujets tel que Jérusalem», a affirmé M. Shalom.

Le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a pour sa part réaffirmé dimanche qu'il ne négocierait pas avec Israël sans un gel «complet» de la colonisation israélienne, une condition que M. Nétanyahou a rejetée.

Le Quartette pour le Proche-Orient a proposé aux Israéliens et aux Palestiniens de reprendre des négociations de paix avec l'objectif d'aboutir à un accord final fin 2012.

Les deux parties se rencontreraient une première fois dans un mois pour établir «un calendrier et une méthode de négociations», selon cette déclaration publiée juste après le dépôt vendredi d'une demande d'adhésion d'un État de Palestine à l'ONU.