Tony Blair, l'envoyé spécial du Quartette sur le Proche-Orient, a déclaré dimanche que des efforts étaient en cours pour dissuader les Palestiniens dans leur démarche de reconnaissance d'un État auprès du Conseil de sécurité de l'ONU.

«Je pense qu'il y a un moyen d'éviter une confrontation», a déclaré M. Blair, mais «le seul moyen finalement de parvenir à un État palestinien (...) est de passer par des négociations», a-t-il dit sur la chaîne américaine ABC.

Il a indiqué que le Quartette (États-Unis, Union européenne, Russie, ONU) allait «chercher au cours des prochains jours à trouver un moyen de réunir les éléments qui permettent de reconnaître leurs revendications et leurs aspirations légitimes à un État, tout en renouvelant (...)» la nécessité de négociations directes entre les deux parties.

«Il est très important de donner une forme de calendrier pour réussir des négociations, ce travail est en cours», a ajouté l'ancien Premier ministre britannique, précisant que le Quartette tentait d'élaborer une déclaration qui soit «un cadre de référence pour les négociations».

«Je pense qu'il est possible de combler les fossés et de parvenir à un tel document et si nous y parvenons, quoi qu'il advienne aux Nations unies, cela se passera dans un climat moins conflictuel», a-t-il poursuivi. «Cette semaine sera consacrée à faire avancer (l'idée) d'un État palestinien», a-t-il dit.

«Voyons si nous pouvons élaborer quelque chose qui permette aux Palestiniens de venir à l'ONU, de présenter leurs aspirations à un État et qui nous permette en même temps d'établir un cadre pour qu'ils se remettent à la table des négociations», a encore déclaré M. Blair.

Le président palestinien Mahmoud Abbas a l'intention de présenter le 23 septembre une demande d'adhésion d'un État de Palestine à l'ONU sur les frontières du 4 juin 1967, c'est-à-dire la Cisjordanie, la bande de Gaza et Jérusalem-Est. Mais les États-Unis ont annoncé formellement et explicitement qu'ils opposeraient leur veto.

«Le Congrès américain est l'instance parlementaire la plus pro-israélienne au monde», a déclaré l'ancien président américain Bill Clinton, «donc tout le monde sait bien que les États-Unis ne vont pas laisser la sécurité israélienne être menacée», a-t-il dit sur la même antenne.

«La résolution de l'ONU est un acte de frustration des Palestiniens qui ne peut de toute façon pas mener à un État», a estimé l'ancien président, «nous allons rester fidèles à Israël et à sa sécurité mais nous devons lui donner la capacité de ramener les Palestiniens» à la table des négociations.

L'ambassadeur israélien aux États-Unis Michael Oren a pour sa part rappelé qu'Israël «voulait négocier aujourd'hui sans condition préalable». «Nous sommes prêts à poursuivre sur une solution à deux États, un État juif vivant côte à côte avec un État palestinien. Et tout cela peut être compromis si les Palestiniens mettent fin au processus de paix et prennent le territoire sans la paix», a déclaré M. Oren dimanche sur CNN.