Un kamikaze a fait exploser samedi un camion piégé à l'entrée d'une petite base de l'OTAN dans le centre de l'Afghanistan, tuant deux civils afghans et faisant plus 100 blessés, dont 77 soldats de la coalition, la veille du 10e anniversaire des attentats du 11-Septembre.

Les talibans, engagés dans une insurrection de plus en plus meurtrière contre le gouvernement de Kaboul et ses alliés de l'OTAN, depuis qu'ils ont été chassés du pouvoir fin 2001 par une coalition menée par les États-Unis, ont revendiqué cette attaque sur leur site internet.

En fin d'après-midi, samedi, «un kamikaze taliban a fait exploser un gros véhicule rempli d'explosifs à l'entrée du Poste de combat avancé (COP) de Sayed Abad, dans la province du Wardak», indique un communiqué de la Force de l'OTAN en Afghanistan (Isaf) publié dimanche.

«Deux civils afghans ont été tués (...) 77 militaires de l'Isaf et moins de 25 civils Afghans ont reçu des blessures qui ne mettent pas leur vie en danger», a précisé la Force.

L'Isaf ne communique jamais la nationalité des soldats blessés ou tués, mais, pour l'essentiel, les forces de l'OTAN dans la province sont américaines.

Un précédent bilan, communiqué par l'armée américaine faisait état de 89 blessés dont 50 militaires américains.

Aucun détail n'a pu être obtenu sur la nature des blessures des victimes.

Les talibans, qui ont l'habitude d'exagérer considérablement les bilans de leurs attaques, ont affirmé que l'attentat avait tué 50 soldats américains et totalement détruit la base.

Selon la coalition, le chauffeur du camion a déclenché la mise à feu de ses explosifs au poste de contrôle situé à l'entrée de l'enceinte.

«Le mur d'enceinte ainsi qu'un atelier ont été endommagés dans l'attaque, néanmoins les murs de protection ont absorbé l'essentiel de l'explosion», a expliqué l'Isaf, qui assure que le poste reste «opérationnel» et que «les protections ont été réparées».

Les blessés ont soit été soignés sur le site, soit évacués vers d'autres bases.

Le district de Sayed Abad, à environ 70 km au sud-ouest de Kaboul, est largement sous le contrôle des talibans.

Un hélicoptère américain avait été abattu mi-août dans cette zone du Wardak, province qui borde la partie sud-ouest de celle de Kaboul, et ses 38 occupants, dont 25 membres des forces spéciales américaines, avaient péri. Il s'agissait de l'événement le plus meurtrier pour la coalition en dix ans de conflit afghan.

Par ailleurs, dans la nuit de samedi à dimanche, cinq roquettes sont tombées sur la base américaine de Bagram, la plus grande du pays, à 50 km au nord de Kaboul, qui également été la cible de tirs d'armes légères.

Deux gardes de sécurité afghans ont été tués au cours de cette attaque qui a aussi fait trois blessés parmi les soldats américains et deux parmi les gardes afghans, selon le sergent-chef Nick Conner, un porte-parole de l'armée américaine.

Ces attaques sont intervenues à quelques heures du 10e anniversaire du 11-Septembre, tragédie à l'origine de l'actuel conflit en Afghanistan.

Le 7 octobre 2001, Washington, à la tête d'une coalition internationale, avait déclenché une offensive sur l'Afghanistan, après le refus du régime des talibans, alors au pouvoir depuis 1996, de livrer aux États-Unis son «hôte» Oussama ben Laden, cerveau des attaques contre New York et Washington.

Le régime taliban avait été balayé en quelques semaines.

Samedi, les talibans ont affirmé dans un communiqué que le 11-Septembre était «un prétexte au colonialisme américain» en Afghanistan, rappelant que les Afghans n'avaient joué aucun rôle» dans les attaques contre les États-Unis.

Plusieurs cérémonies se déroulaient dimanche sur différentes bases américaines d'Afghanistan à l'occasion de cet anniversaire.