Un ancien détenu de la base américaine de Guantanamo, devenu un allié clé du réseau al-Qaïda une fois de retour en Afghanistan, a été tué par les forces de sécurité afghanes et celles de l'OTAN, ont fait savoir des représentants internationaux, samedi.

La mort de l'activiste, abattu en Afghanistan, ravive les inquiétudes liées à la fermeture d'un controversé système de détention sans éviter que d'anciens détenus ne lancent des attaques contre les Américains.

Sabar Lal Melma, qui a été relâché de Guantanamo en 2007, a orchestré des attentats dans la province afghane de Kunar, dans l'est du pays, en plus de financer des opérations d'insurgés, a rapporté un porte-parole de l'OTAN, le capitaine Justin Brockhoff.

Un communiqué de l'OTAN décrit Melma comme étant un «membre clé du réseau al-Qaïda» qui était lié à des dirigeants du groupe terroriste en Afghanistan et au Pakistan.

Des soldats ont entouré la demeure de Melma dans la ville de Jalalabad, vendredi soir, et l'ont abattu lorsqu'il est sorti du bâtiment, un fusil d'assault AK-47 à la main.

Plusieurs autres personnes ont été détenues, a mentionné l'OTAN.

Melma s'ajoute à une liste déjà longue de détenus soupçonnés d'avoir renoué avec al-Qaïda. Le Pentagone avait indiqué, en 2009, que 61 détenus libérés de Guantanamo avaient rejoint le groupe, soit environ 11 pour cent d'entre eux. Des experts ont toutefois questionné ce nombre.

Environ 520 anciens prisonniers de Guantanamo ont été relâchés ou transférés dans d'autres prisons ailleurs sur la planète.

Le centre de détention, situé à Cuba, est toujours occupé par 171 prisonniers.

Le président américain, Barack Obama, avait signé un décret en 2009 ordonnant la fermeture de Guantanamo au courant de l'année. La prison était toutefois demeurée ouverte, alors que l'administration s'affairait à gérer le sort des prisonniers.

Melma avait été capturé en août 2002 à Asadabad lors d'une rencontre avec des représentants militaires américains, puis transféré à la prison de Guantanamo en octobre. Les autorités américaines le soupçonnaient alors d'aider les rebelles. Après avoir été qualifié de faible risque pour les États-Unis en 2005, l'homme avait été renvoyé en Afghanistan deux ans plus tard.