Trois soldats ont été tués samedi soir dans un attentat-suicide contre l'armée yéménite à l'entrée de la ville d'Aden, principale ville du sud du Yémen, où al-Qaïda est fortement implantée, selon un responsable militaire.

Un homme a fait exploser la voiture piégée qu'il conduisait à son arrivée au poste de contrôle d'al-Aalam, à l'entrée nord-est d'Aden, a précisé à l'AFP ce responsable qui a requis l'anonymat.

Le kamikaze a trouvé la mort et sept militaires ont également été blessés dans l'attentat, selon le responsable et une source hospitalière dans la ville.

Cet attentat intervient alors que l'armée a annoncé avoir gagné du terrain ces derniers jours dans les combats qui l'opposent à des combattants liés à al-Qaïda, qui contrôlent depuis fin mai la ville de Zinijbar, à l'est d'Aden.

Trois soldats et douze combattants islamistes ont été tués samedi dans des combats aux portes de Zinjibar, chef-lieu de la province d'Abyane (sud), selon des sources concordantes.

Les combats se sont déroulés dans la banlieue sud de Zinjibar, ville dont des éléments armés se réclamant des

«Partisans de la Charia», une organisation liée à al-Qaïda, avaient pris le 29 mai le contrôle, provoquant un exode de la population.

«L'armée a perdu trois soldats lors d'affrontements avec des hommes armés alors que nos unités progressaient en direction de Zinjibar», a affirmé une source militaire à l'AFP.

Une source à l'hôpital al-Razi dans la ville voisine de Jaar a ajouté que l'établissement avait accueilli les corps de douze combattants et de quatre autres islamistes blessés.

Zinjibar et plusieurs localités de la province d'Abyane sont contrôlées depuis fin mai par des éléments extrémistes proches, selon les autorités, d'Al-Qaïda, qui ont profité de l'affaiblissement du pouvoir central lié à la vague de contestation populaire contre le président Ali Abdallah Saleh.

Al-Qaïda dans la péninsule arabique (Aqpa), née d'une fusion des branches yéménite et saoudienne d'Al-Qaïda en janvier 2009, est active dans le sud et l'est du Yémen, où des attaques contre les forces de sécurité lui sont régulièrement attribuées.