L'armée israélienne craint des manifestations monstres aux abords des colonies de Cisjordanie après la demande d'adhésion d'un État palestinien à l'ONU, dans quelques semaines. Elle entraîne et fournit du matériel aux colons israéliens, selon des informations obtenues par le journal Haaretz.

Du gaz lacrymogène et des grenades incapacitantes qui produisent un son puissant sans être considérées comme une arme létale auraient été distribués dans les colonies, d'après le quotidien. Selon le document cité, Israël craint notamment des «marches vers les principaux carrefours, les communautés israéliennes et les centres d'éducation».

Une «ligne rouge» aurait aussi été déterminée autour des colonies pour servir d'indicateur aux soldats. S'ils la franchissent, les manifestants risquent de recevoir une balle dans les jambes.

L'armée a refusé de confirmer ces informations, mais a précisé dans un communiqué qu'elle «déploie beaucoup d'efforts à entraîner les forces locales et à les préparer à faire face à n'importe quel scénario possible». Les colonies israéliennes de Cisjordanie sont munies de conseils de sécurité, qui travaillent étroitement avec l'armée.

L'organisation israélienne La Paix maintenant, qui surveille les activités dans les colonies, a exprimé son inquiétude. «Nous espérons que l'armée dit aux colons qu'ils ne devraient pas utiliser aucune forme de violence contre des manifestants non violents, a dit la porte-parole Hagit Ofran. Nous espérons qu'ils se préparent pour la paix et non pour la guerre.»

Les tensions sont nombreuses entre les habitants des colonies et leurs voisins palestiniens. Il y a deux semaines, 13 colons ont été arrêtés et accusés d'avoir battu un Palestinien de 10 ans.

Un Palestinien a été condamné pour le meurtre d'une famille d'une colonie près de Naplouse en mars dernier. Un deuxième homme est toujours devant la Cour.

Le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas a appelé à de grandes manifestations en septembre, coïncidant avec le vote devant l'ONU.

Mais s'il a insisté sur le caractère pacifique que devront pendre ces marches, le gouvernement israélien redoute des désordres publics ou même des attentats terroristes.