Le Jihad islamique palestinien a affirmé jeudi qu'il stopperait ses tirs contre le territoire israélien «si Israël stoppe ses attaques», après une nouvelle flambée de violences qui a fait onze tués palestiniens dont deux jeudi soir.

L'aviation israélienne a lancé jeudi soir un nouveau raid contre la bande de Gaza, qui a fait deux tués palestiniens, ont indiqué les services d'urgences palestiniens à Gaza. Ces nouveaux décès portent à onze le nombre de morts depuis mercredi matin.

Les deux hommes - des combattants de la branche armée du Jihad islamique, selon ce mouvement radical - circulaient à motocyclette dans le camp de Jabaliya, au nord de la ville de Gaza, quand ils ont été pris pour cible par l'aviation israélienne et ont trouvé la mort, selon les services d'urgence locaux.

Dans un communiqué, l'armée israélienne a indiqué qu'«une équipe de terroristes qui avait tiré un obus de mortier contre le terminal frontalier israélien d'Erez avait été la cible d'un appareil de l'armée de l'air».

Le terminal d'Erez, qui a été «sérieusement endommagé», selon le communiqué, est le seul point de passage des piétons entre Israël et la bande de Gaza.

D'autres projectiles se sont abattus dans la soirée sur le sud d'Israël sans faire de victime ni de dégâts majeurs, selon la porte-parole de la police Louba Samri.

Les groupes armés de Gaza ont tiré plus de 15 roquettes et mortiers vers le sud d'Israël depuis jeudi matin, a affirmé un communiqué militaire.

Israël et le Jihad islamique se sont engagés dans un nouveau cycle de représailles après la mort d'un commandant des Brigades Al-Qods, son bras militaire, tué mercredi dans une frappe israélienne à Rafah (sud de la bande de Gaza), suivie de tirs de projectiles sur Israël et de raids aériens israéliens.

Avant le raid de jeudi soir, des frappes aériennes israéliennes avaient tué neuf Palestiniens - dont deux activistes du Jihad islamique - et blessé 30 autres ces dernières 24 heures, a indiqué le porte-parole des services d'urgences à Gaza, Adam Abou Selmiya.

Le Jihad islamique palestinien a affirmé jeudi qu'il stopperait ses tirs contre le territoire israélien «si Israël stoppe ses attaques».

«Si Israël stoppe ses attaques, la résistance palestinienne mettra fin aux tirs de roquettes. Nous ne voulons pas une escalade, mais s'il y a la moindre agression israélienne, nous riposterons», a déclaré à l'AFP un porte-parole du Jihad islamique à Gaza, Daoud Shihab.

Cette confrontation armée met en péril la trêve tacite en place depuis lundi entre le mouvement islamiste Hamas, au pouvoir à Gaza, et Israël.

«Maintenant la situation est ouverte. Il n'y a pas de garantie qu'elle soit sous contrôle», a reconnu dans une interview à l'AFP à Gaza le vice-ministre des Affaires étrangères Ghazi Hamad, tout en assurant qu'«il est dans l'intérêt et de la responsabilité du gouvernement du Hamas de rétablir le calme».

M. Hamad a précisé que le Hamas était en contact téléphonique avec l'Égypte et l'ONU pour parvenir à «une entente» sur un retour au calme.

Dans un communiqué, le coordinateur spécial des Nations unies pour le processus de paix au Proche-Orient, Robert Serry, a exhorté «toutes les parties à prendre immédiatement des mesures pour empêcher toute nouvelle escalade».

«Dans l'intérêt de la protection de la vie des civils et du succès de l'accalmie, une cessation complète des tirs de roquettes de Gaza et une retenue maximum de la part d'Israël sont requises», a plaidé M. Serry.

Côté israélien, le ministre chargé des services de renseignement, Dan Méridor a affirmé à la radio publique qu'Israël était prêt à respecter une trêve tacite: «Nous ne romprons pas l'accalmie si l'autre partie (palestinienne) en fait autant. Mais nous n'attendrons pas que l'on nous tire dessus et que des gens meurent pour agir», a-t-il souligné.

Israël considère le Hamas, qui contrôle la bande de Gaza depuis juin 2007, comme responsable de la situation sécuritaire dans l'enclave palestinienne.