Après quatre jours de confrontations entre les groupes armés de la bande de Gaza et l'armée israélienne, les belligérants ont convenu hier d'un cessez-le-feu.

Les principales factions de Gaza sont parvenues à un «accord informel» sur une trêve à condition qu'Israël cesse ses frappes contre l'enclave palestinienne, a précisé un représentant du Hamas.

Depuis quatre jours, un total de 15 Palestiniens ont été tués et une quarantaine ont été blessés dans des raids aériens. Israël a déploré samedi un premier mort depuis la reprise des violences et compte maintenant une vingtaine de blessés.

La ville de Beer Sheva, à 35 km de la bande de Gaza, a essuyé un barrage de roquettes samedi et hier. Un homme a été tué par le fragment d'une bombe dans une rue résidentielle.

Lior Jorge, rencontré à l'hôpital Saroka de Beer Sheva, estimait avoir eu plus de chance, malgré ses bandages aux deux jambes. Samedi dernier, il marchait avec un ami quand il a entendu l'alarme préventive d'un bombardement. Ils savaient qu'ils n'avaient qu'une minute pour se mettre à l'abri, mais ils étaient trop loin pour rejoindre une des pièces fortifiées, obligatoires dans les maisons de la région.

«J'ai vu beaucoup de lumières dans le ciel, alors je me suis relevé, croyant que le missile était intercepté et que c'était fini. Ensuite, une roquette est tombée sur une voiture et j'ai vu beaucoup de sang. J'ai reçu des morceaux de shrapnels (fragments d'une bombe) dans les jambes. J'ai vu la jambe coupée de mon ami», raconte le jeune homme de 24 ans.

Les habitants de Beer Sheva restaient sur le qui-vive hier soir, malgré les rumeurs d'un cessez-le-feu. Le matin même, une roquette s'était abattue sur le toit d'une école.

«Nous espérons un cessez-le-feu, et même plus: la paix, a dit le directeur des relations externes de la municipalité de Beer Sheva, Ishay Avital. Mais nous sommes pragmatiques et nous savons qu'un cessez-le-feu sera très limité. Ce sera jusqu'à la prochaine fois.»

La branche armée du Hamas, les Brigades Al-Qassam, ont revendiqué le tir de plusieurs roquettes Grad en Israël, une première depuis la trêve d'avril dernier.

Les activités réunissant plus de 500 personnes - matches de soccer, journée d'orientation scolaire, concerts - ont été annulées jusqu'à nouvel ordre.

Tensions avec l'Égypte

Joint au téléphone vendredi soir à Gaza, le journaliste Hassan Jaber avait confié que les gens étaient «terrifiés». «Les gens ont peur que ce soit la guerre, dit-il. Ils essaient d'apporter du gaz et de la nourriture à leurs maisons, parce qu'ils craignent de nouvelles attaques.»

Mais la bande de Gaza n'est pas le seul point de friction avec les Israéliens. La tension a monté d'un cran avec le voisin égyptien après le refus du ministre de la Défense israélien de présenter ses excuses à l'Égypte pour la mort de cinq de ses policiers - il a plutôt exprimé ses «regrets». Les agents ont été tués jeudi dernier à la frontière israélo-égyptienne après une série d'attaques contre des Israéliens. Ce sont d'ailleurs ces événements qui ont causé la présente escalade, le gouvernement israélien affirmant que des groupes radicaux ont pénétré en Israël depuis la bande de Gaza via l'Égypte.