Des contacts internationaux étaient en cours dimanche pour tenter d'obtenir l'arrêt des tirs de roquettes de Gaza alors qu'Israël s'efforçait d'éviter une crise diplomatique majeure avec son voisin égyptien.

Des représentants des principales factions de Gaza ont ouvert des discussions avec des responsables égyptiens pour tenter de mettre fin aux violences, a déclaré à l'AFP un cadre du Jihad islamique.

«Il y a des contacts entre les mouvements palestiniens et les dirigeants égyptiens pour approuver une trêve et revenir à une accalmie», a affirmé ce responsable du Jihad islamique joint au Caire par téléphone.

«Il y a des progrès. Si Israël stoppe (ses attaques) nous stopperons, mais il faut qu'Israël fasse le premier pas», a-t-il dit.

Le mouvement islamiste Hamas, qui contrôle la bande de Gaza, a confirmé la tenue de discussions par téléphone avec les Égyptiens.

«Les contacts se poursuivent. Le processus est en marche», a indiqué un haut responsable du Hamas à Gaza, interrogé par l'AFP, en se disant sûr qu'une trêve puisse être annoncée «dans les prochaines heures».

Par ailleurs, le coordinateur spécial des Nations unies pour le processus de paix au Proche-Orient, Robert Serry, s'est rendu au Caire où il doit s'entretenir notamment de l'escalade de la violence.

Selon un bilan de l'armée israélienne, 26 roquettes et mortiers ont été tirés de la bande de Gaza ces dernières 24 heures contre le sud d'Israël, sans faire de victime ni de dégât majeur.

Plus de 100 projectiles se sont abattus sur le territoire israélien depuis le début de ce cycle de violence jeudi dernier, mais les tirs ont baissé d'intensité dimanche après-midi.

Quatre frappes aériennes israéliennes ont été signalées dimanche à Gaza, blessant sept personnes, dont un adolescent, selon les services d'urgence locaux. L'armée israélienne a confirmé deux raids aériens contre des «sites terroristes».

Des roquettes en provenance de Gaza sont également tombées --semble-t-il par erreur-- tôt dimanche en Égypte, à l'ouest du terminal frontalier de Rafah, sans faire de blessé ou de dégât, a rapporté la télévision d'État.

La confrontation armée entre les groupes radicaux palestiniens de Gaza et Israël s'était intensifiée samedi soir, avec des salves de roquettes qui ont frappé plusieurs villes du sud d'Israël, faisant un mort et 18 blessés à Beersheva.

Côté palestinien, un total de 15 Gazaouis ont été tués et une cinquantaine blessés, selon des sources médicales, au cours de représailles depuis les attaques anti-israéliennes de jeudi dans la région d'Eilat (sud d'Israël), près de la frontière avec l'Égypte.

Par ailleurs, l'armée israélienne a arrêté dimanche des dizaines de militants du Hamas dans le sud de la Cisjordanie occupée, selon des sources palestiniennes.

La Ligue arabe a condamné les raids israéliens sur la bande de Gaza, et demandé à la communauté internationale de faire pression sur les autorités de l'occupation israélienne pour mettre immédiatement fin à cette agression».

L'organisation panarabe a également condamné «l'agression israélienne contre les forces égyptiennes», en référence à la mort de cinq policiers égyptiens tués jeudi dans le Sinaï alors que les Israéliens pourchassaient des hommes du commando soupçonné d'avoir lancé les attaques d'Eilat.

En Égypte, le Conseil suprême des forces armées (CSFA, au pouvoir), a affirmé son «refus de toute ingérence d'une quelconque partie dans la sécurité du Sinaï qui est une affaire purement égyptienne».

Les dirigeants israéliens se sont efforcés de désamorcer les tensions avec Le Caire à la suite de cet incident.

Le président Shimon Pérès a exprimé ses «regrets» pour le décès des policiers égyptiens en soulignant que le traité de paix conclu entre les deux voisins en 1979 «constitue un atout stratégique pour tout le monde».

Le gouvernement égyptien, qui réclame des «excuses officielles», a jugé insuffisants les regrets exprimés par Israël, mais s'est abstenu de mentionner le rappel de son ambassadeur à Tel-Aviv, annoncé samedi par la télévision d'État égyptienne.

Photo Yehuda Lachiani, AFP

Près de 15 Israéliens ont été blessés samedi (sur la photo, une femme est évacuée). L'un est dans un état très grave après qu'une salve s'est abattue sur Beersheva, la capitale du Néguev, à 40 km de l'enclave palestinienne.