Le cycle de violences a repris vendredi entre Israël et Gaza avec des raids aériens meurtriers contre des activistes palestiniens et le tir de roquettes sur le sud de l'État hébreu, au lendemain d'une triple attaque sanglante anti-israélienne.

Les frappes de l'armée israélienne, qui ont fait neuf morts ces dernières 24 heures, ont de nouveau visé un groupe radical palestinien, les Comités de résistance populaire (CRP), accusé par Israël, malgré son démenti, d'être responsable des attaques de jeudi près de la station balnéaire d'Eilat .

«Notre politique consiste à faire payer un prix très élevé à tous ceux qui nous frappent», a affirmé le Premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou dans un communiqué, alors que l'escalade de la violence fait craindre un nouveau conflit dans la région.

Les frappes de représailles «ne sont que la première réponse», a prévenu M. Nétanyahou, au chevet de soldats israéliens blessés lors des attaques de jeudi.

Le porte-parole de l'armée israélienne, le général Yoav Mordehaï, n'a pas exclu une opération terrestre contre la bande de Gaza, contrôlée par les islamistes palestiniens du Hamas.

Ces dernières heures, des combattants de Gaza ont tiré au total 25 engins contre le sud d'Israël, selon un bilan militaire israélien, faisant un blessé grave.

À Gaza, deux Palestiniens ont été tués et trois autres blessés lors des raids aériens israéliens durant la journée, selon des sources médicales palestiniennes. Parmi les morts figure Saber Abed, 25 ans, membre des CRP, a annoncé un communiqué du groupe.

Jeudi déjà, sept Palestiniens, dont le chef du CRP Kamal al-Nayrab et d'autres responsables du groupe, ont péri dans les premiers raids de représailles dans la bande de Gaza.

Dans un communiqué, l'armée israélienne a dit avoir visé «des terroristes qui se préparaient à lancer des roquettes contre Israël de trois endroits différents dans le nord de la bande de Gaza».

Les CRP ont nié toute implication dans les attaques d'Eilat, mais ont promis de «tout faire» pour venger leurs membres tués. Ils ont revendiqué les tirs de «cinq roquettes Grad, trois roquettes "Nasser" et sept obus de mortier».

«Les occupants (israéliens) viennent juste d'ouvrir une porte à la vengeance qu'ils ne pourront pas refermer», a prévenu leur porte-parole, Abou Moudjahid.

«Il s'agit d'une escalade injustifiée et nous, au sein des CRP, ne sommes plus tenus par aucune obligation (d'accord)», a-t-il prévenu en référence à la trêve observée depuis le 10 avril à l'encontre d'Israël par les principales organisations armées de Gaza, sous la tutelle du Hamas.

La branche armée du Hamas, les Brigades Ezzedine Al-Qassam, a lancé une mise en garde contre «les dirigeants de l'occupation (israélienne) pour qu'ils n'aillent pas trop loin dans leur agression contre notre peuple, sous peine de désastre pour leur entité».

Les violences ont touché l'Égypte, où des policiers ont été tués dans des circonstances non éclaircies à la frontière avec Israël.

Le Caire a protesté auprès d'Israël après la mort de trois policiers et a demandé une enquête, selon l'agence officielle Mena.

La presse israélienne a fait ses manchettes sur «l'attaque terroriste dans le Sud» qui a coûté la vie à huit Israéliens -six civils, un soldat et un policier-, malgré des avertissements sur une opération de commando imminente dans la région.

Les journaux s'inquiétaient du risque de dégradation de la sécurité entre Israël et l'Égypte. «La paix avec l'Égypte, qui constitue depuis trois décennies un pilier de la sécurité d'Israël, a été gravement ébranlée», a relevé le quotidien Haaretz (gauche).

Plusieurs victimes ont été enterrées vendredi à Jérusalem, dont le policier Pascal Avrahami, qui avait aussi la nationalité française.