Vingt-trois civils, dont les 22 occupants d'un minibus, ont été tués jeudi dans la province d'Hérat, dans l'ouest de l'Afghanistan, dans les explosions séparées de deux mines artisanales, déclenchées par leurs véhicules, selon les autorités provinciales.

«Vingt-deux personnes ont été tuées quand leur minibus a heurté une mine artisanale» dans le district d'Obe, a déclaré à l'AFP Moheyddin Noori, le porte-parole du gouverneur d'Hérat, province frontalière de l'Iran.

M. Noori avait initialement fait état de 14 morts et 11 blessés. Ce bilan était erroné et il n'y avait finalement que 22 personnes dans le minibus qui toutes sont décédées, a-t-il ensuite indiqué à l'AFP.

Le minibus était plein, et des femmes et des enfants figurent parmi les victimes, a-t-il ajouté.

Parti de la capitale provinciale, Hérat, le minibus se rendait dans le district d'Obe, à une centaine de kilomètres à l'est, non loin de la province voisine de Baghdis, a-t-il précisé.

Une seconde mine, déclenchée par le passage d'un camion, a également explosé dans le même district d'Obe, tuant un des occupants du véhicule et en blessant sept autres, a ajouté le porte-parole, qui n'a pu préciser à quelle distance de la première la seconde mine avait explosé.

«C'est l'oeuvre de l'opposition armée», a affirmé M. Noori, en référence aux insurgés talibans, qui mènent, depuis qu'ils ont été chassés du pouvoir fin 2001, une sanglante insurrection contre le gouvernement afghan et ses alliés de l'Otan.

Les talibans, joints par l'AFP au téléphone, ont nié toute responsabilité, comme ils le font habituellement lors d'attaques contre des cibles exclusivement civiles.

Mais les bombes artisanales placées au bord des routes, déclenchées à distance ou par le passage de véhicules ou de piétons, figurent, avec les attaques suicide, parmi leurs armes favorites.

L'ONU a dénoncé l'utilisation «contraire au droit humanitaire international» par les insurgés de ces bombes ou mines artisanales qui tuent sans discriminer et font donc de nombreuses victimes civiles.

Les civils sont de loin les premières victimes du conflit afghan, vieux de bientôt dix ans. Plus de 1400 civils ont été tués au premier semestre 2011, dont 80% dans des actions imputables aux insurgés, selon l'ONU.

La province d'Hérat est relativement épargnée par les violences qui déchirent l'Afghanistan, mais l'insurrection afghane n'a cessé de s'intensifier et de s'étendre dans l'ensemble du pays, hors de ses bastions traditionnels de l'est et du sud.