L'OTAN a formellement transféré samedi aux forces afghanes la responsabilité de la sécurité à Mazar-I-Sharif, la grande ville du nord de l'Afghanistan, en dépit de la crainte d'une insécurité croissante quelques jours après l'explosion d'un vélo piégé dans un quartier de la ville.

Mazar-I-Sharif est la sixième des sept zones où doit être mis en place d'ici fin 2014 le processus dit de «transition», qui doit conduire à la prise de contrôle sécuritaire de ces territoires par les forces afghanes.

Cette mesure intervient alors que les troupes afghanes sont la cible de nombreuses critiques quant à leur capacité à combattre efficacement l'insurrection des talibans.

L'explosion de mercredi, qui a fait quatre morts et onze blessés, visait «à créer le chaos et perturber le processus de transition», a martelé le chef de la police locale.

Jusqu'à récemment, Mazar-I-Sharif était considérée comme l'une des villes les plus sures en Afghanistan. En avril dernier, pourtant, sept employés de l'ONU avaient été tués lorsqu'une foule de manifestants, qui protestaient contre la menace d'autodafé d'un Coran par un pasteur extrémiste américain, avaient pris d'assaut le complexe des Nations unies à Mazar-i-Sharif.

Les autorités afghanes avaient affirmé que la manifestation avait été infiltrée par des insurgés.

La cérémonie de remise du contrôle de la sécurité aux Afghans s'est déroulée au quartier régional de l'armée nationale en présence de représentants du pouvoir à Kaboul ainsi que de l'ambassadeur d'Allemagne, le contingent militaire allemand de l'OTAN étant majoritaire à Mazar-I-Sharif.

Le drapeau afghan a été hissé à la place du drapeau de l'OTAN.

Dans son allocation, le gouverneur de la province, Atta Mohammad Noor, a mis l'accent sur le fait que Mazar-I-Sharif était «prête à se défendre contre le terrorisme, mais que l'insécurité y persistera aussi longtemps que le Pakistan voisin continuera d'abriter des sanctuaires insurrectionnels».

Le processus de transition a été formellement lancé le 17 juillet dans l'ensemble de la province de Bamyan, dans le centre de l'Afghanistan, puis à Mehtarlam, capitale de la province du Laghman le 19 et à Lashkar Gah, capitale de celle du Helmand, mercredi.

Outre Mazar-i-Sharif, la ville d'Hérat (ouest), ainsi que les provinces de Kaboul (sauf le district de Surobi) et du Panchir, entameront à leur tour ce processus dans les prochains jours.

La transition doit s'accompagner en parallèle d'un retrait progressif des forces combattantes de la coalition.