Les insurgés chiites, qui avaient kidnappé le britannique Peter Moore et ses gardes du corps en 2007, ont annoncé samedi qu'ils garderaient leur dernier otage tant que les États-Unis n'auront pas libéré leurs combattants.

Ils ont aussi menacé d'attaquer les forces américaines si elles ne se retiraient pas à la fin de l'année conformément à l'accord signé en novembre 2008 entre Bagdad et Washington.

«Comme l'occupant américain retarde la libération de nos moujahidine incarcérés dans ses prisons, nous ne leur rendrons pas l'otage britannique Alan McMenemy et le garderons jusqu'à ce que nos demandes soient satisfaites», a affirmé dans un communiqué Akram al-Kaabi, chef adjoint du groupe Assaïb Ahl al-Haq (la Ligue des Vertueux).

La manière dont le communiqué est rédigé laisse à penser qu'il est en vie, mais les ravisseurs n'en apportent pas la preuve. Les autorités britanniques le considèrent comme présumé mort.

Qaïs al-Khazali, le chef d'Assaïb Ahl al-Haq, avait été relâché le 5 janvier 2010, six jours après la libération de Peter Moore, un technicien informatique de 36 ans retenu en otage pendant deux ans et demi.

M. Moore et ses quatre gardes du corps, également britanniques, avaient été enlevés le 29 mai 2007 au ministère des Finances à Bagdad.

En juin 2009, les dépouilles de deux gardes du corps, Jason Creswell, 39 ans, et Jason Swindlehurst, 38 ans, avaient été remises aux autorités britanniques, suivies en septembre de celle d'Alec MacLachlan, 30 ans.

En revanche, la Grande-Bretagne est sans nouvelles du quatrième, Alan McMenemy, 34 ans.

En échange, des centaines de membres du groupe d'insurgés avaient été libérés.

Par ailleurs, cheikh al-Kaabi a averti dans son communiqué que «si l'occupant ne retirait pas ses troupes, ses pertes seraient plus grandes que jamais».

«La résistance islamique et Assaïb Ahl al-Haq sont pour la lutte armée en Irak jusqu'à la fin de l'occupation sous toutes ses formes», dit-il.

Deux soldats américains ont été tués jeudi après la mort de 14 autres en juin, le mois le plus meurtrier pour l'armée américaine depuis juin 2008.

Le plus haut gradé américain, l'amiral Mike Mullen, a affirmé cette semaine que l'Iran intensifiait son soutien militaire aux factions chiites d'Irak en leur fournissant davantage d'armements sophistiqués.

Les États-Unis et l'Irak mènent des négociations pour décider d'un éventuel maintien d'un contingent militaire américain dans le pays après 2011.