Le premier ministre britannique David Cameron a entamé lundi une visite surprise en Afghanistan, qui a coïncidé avec la mort d'un soldat britannique dans le sud du pays et l'a obligé à modifier une partie de son programme.

M. Cameron, selon un journaliste de l'AFP, est arrivé lundi matin à Camp Bastion, la principale base britannique et américaine de la province méridionale du Helmand et a annulé un déplacement à Lashkar Gah, capitale provinciale, afin que les hélicoptères puissent être utilisés pour les opérations de recherche d'un soldat porté disparu.

«Ce soir (lundi), le corps du soldat a été retrouvé par les forces de l'Isaf. Il a subi des blessures par balles. Il reste à déterminer la cause précise de la mort. Les circonstances de sa disparition et de sa mort font actuellement l'objet d'une enquête», a précisé le ministère dans un communiqué.

«Il serait inapproprié de faire plus de commentaires pour le moment», a ajouté un porte-parole du MoD.

D'importantes recherches avaient été lancées à la suite de l'annonce de la disparition, qui coïncidait avec l'arrivée en Afghanistan du Premier ministre britannique David Cameron.

Le soldat était basé dans la province méridionale du Helmand, bastion de l'insurrection. Les talibans avaient affirmé dans l'après-midi l'avoir capturé puis tué alors qu'il était en train d'être secouru.

«Nous l'avons capturé vivant et emmené (...) mais nous avons été ensuite attaqués par les forces de l'Otan», a déclaré à l'AFP un porte-parole des talibans, Qari Yousuf Ahmadi.

«Ils étaient plus nombreux et nous étions sûrs qu'il allaient le secourir, nous l'avons donc tué avant qu'ils ne le récupèrent vivant», a-t-il ajouté.

La disparition du soldat avait contraint M. Cameron à annuler un déplacement à Lashkar Gah, capitale provinciale, afin que les hélicoptères puissent être utilisés pour les opérations de recherche du soldat.

«L'armée doit se concentrer sur le besoin le plus important de tous, qui est d'aider à trouver cette personne, plutôt que de s'occuper de mes déplacements», a-t-il déclaré à des journalistes après être arrivé à Camp Bastion, la principale base britannique et américaine du Helmand.

La mort du militaire britannique porte à 375 le nombre de décès parmi les soldats de Sa Majesté depuis le début de l'intervention en Afghanistan, en 2001.

Cameron questionné sur le retrait des forces britanniques

Au cours de sa visite lundi, le premier ministre britannique a confirmé, comme l'ont récemment écrit des journaux britanniques, qu'il allait, dans la foulée du retrait décidé par les États-Unis, continuer à réduire le contingent britannique en Afghanistan, qui compte actuellement environ 9500 hommes.

Il n'a pas précisé l'ampleur exacte de ce nouveau retrait, n'évoquant qu'un «nombre relativement faible» de soldats et ajoutant qu'il s'exprimerait sur ce sujet mercredi devant le Parlement.

Selon le premier ministre britannique, la campagne contre les insurgés talibans est entrée dans une «nouvelle phase» et l'armée et la police afghane «gagnent en assurance».

«Dans ces circonstances, il va y avoir des opportunités de ramener des soldats britanniques à la maison mais nous parlons d'un nombre relativement faible et d'une certaine durée», a-t-il expliqué.

«Il n'y aura pas de changement radical (du nombre de soldats) avant la prochaine saison des combats», qui commence généralement au printemps de chaque année.

La presse britannique avait évoqué récemment un retrait compris entre 500 et 800 hommes d'ici 2012.

Le contingent britannique est le plus important après celui des États-Unis, dont les soldats composent à eux seuls les deux-tiers de la force de l'OTAN en Afghanistan, forte d'environ 130 000 hommes.

M. Cameron, qui a répété à plusieurs reprises que le retrait des troupes britanniques de combat aurait lieu à l'horizon 2015, avait déjà annoncé en mai le départ d'Afghanistan d'ici février 2012 de 400 militaires britanniques n'étant pas affectés à des missions de combat. Deux cents d'entre eux sont déjà rentrés.

Fin juin, le président américain Barack Obama a annoncé le retrait d'ici l'été 2012 du tiers des forces américaines stationnées en Afghanistan, soit 33 000 hommes, décision qu'il avait justifiée par les revers infligés à Al-Qaïda dix ans après l'invasion du pays dans la foulée du 11-Septembre.

Le Helmand est la province la plus meurtrière pour la coalition depuis le début du conflit afghan fin 2001, mais Lashkar Gah est l'une des sept zones choisies pour inaugurer le processus dit «de transition» en Afghanistan, au cours duquel les forces internationales doivent progressivement passer le relais aux forces de sécurité afghanes d'ici fin 2014.