Les bateaux de la flottille toujours à quai en Grèce tenteront de mettre le cap sur la bande de Gaza aujourd'hui, ont annoncé les organisateurs dimanche. Et ce, même si l'interdiction grecque de quitter le port en direction de la bande de Gaza n'était toujours pas levée.

«Nous sommes confiants de prendre la mer dans les 36 heures qui viennent», a répété en début de soirée le porte-parole du bateau canadien, Stéphan Corriveau, refusant de confirmer si les militants avaient l'intention de défier les autorités grecques.

Vendredi, le gouvernement a publié un avis interdisant à tout bateau d'appareiller les ports du pays à destination de Gaza.

«Un parlementaire grec est venu nous rencontrer et va soulever la question au Parlement, a souligné M. Corriveau dans une entrevue téléphonique. Il y a beaucoup de pressions sur le Parlement grec. Il y a eu des manifestations partout dans le monde. Nous avons confiance de pouvoir partir lundi (aujourd'hui).»

Entre-temps, Athènes a tenté d'apaiser les militants en leur offrant d'acheminer lui-même cette aide «par les canaux existants», comme l'a demandé l'ONU, a souligné hier dans un communiqué le ministère grec des Affaires étrangères.

Le bateau américain avait levé l'ancre vendredi, malgré la publication de l'avis. Il avait été intercepté peu après son départ par la garde côtière et est toujours gardé par les autorités. Son capitaine a été arrêté samedi. Il restera détenu jusqu'à son audience, prévue demain. Les passagers du Audacity of Hope ne perdent toutefois pas espoir de pouvoir se joindre à la flottille.

«Nous allons continuer à manifester contre le blocus dans la bande de Gaza, a dit Robert Naiman, l'un des porte-parole du bateau américain, joint au téléphone. Nous allons continuer à essayer de partir. Nous n'abandonnons pas.»

En tout, 10 bateaux devaient mettre le cap sur la bande de Gaza pour contester le blocus naval. Deux navires français sont déjà en mer. Un bateau irlandais, qui mouillait dans un port turc, a dû se retirer de la flottille après avoir constaté des dommages à son hélice mercredi. Les militants ont accusé Israël d'être derrière un «sabotage».

Hier, le porte-parole des Affaires étrangères de la Turquie a démenti ces allégations. Il a affirmé que les autorités avaient déterminé que le navire n'avait pas été vandalisé.

Fly-In

Pendant que les quelque 300 militants tentent de prendre la mer pour la bande de Gaza, un autre groupe se prépare à prendre l'avion pour aller en Cisjordanie.

Vendredi prochain, près de 600 militants pro-palestiniens devraient arriver à l'aéroport de Tel-Aviv pour un «fly-in», selon les organisateurs.

«Nous avons reçu l'appel d'une quinzaine d'associations, surtout palestiniennes, qui nous ont dit: «la flottille, c'est bien, mais pendant que les projecteurs sont braqués du côté de Gaza, le gouvernement israélien met les bouchées doubles en Cisjordanie» «, a dit Olivia Zémor, présidente de l'Association EuroPalestine, en France.

- Avec l'AFP