Les autorités afghanes ont revu dimanche à la hausse le bilan de l'attentat suicide à la voiture piégée de samedi contre un hôpital du centre de l'Afghanistan, à 38 morts, soit quasiment le double du précédent décompte.

Le bilan précédent faisait état samedi de vingt morts, des patients, des visiteurs et des membres du personnel médical.

La plupart des victimes sont des femmes, des enfants et des bébés, qui se trouvaient dans la maternité, selon les autorités.

L'attaque s'est produite à 75 km au sud de Kaboul, dans la province de Logar et dans le district d'Azra, près de la frontière avec le Pakistan, deux jours après l'annonce par les Etats-Unis du début du retrait de leurs troupes d'ici à un an.

Un témoin a décrit des scènes d'horreur, avec des corps dévorés par les flammes et des débris humains éparpillés, après l'explosion d'un véhicule tout-terrain.

Pour expliquer la différence entre le bilan donné samedi et celui de dimanche, le directeur des affaires sanitaires de la province, Mohammad Zaref Nayebkhail, a indiqué que des villageois, proches des victimes, avaient tout de suite emporté les corps chez eux, après l'explosion.

Un habitant du voisinage de l'hôpital, Abdul Rahman, a perdu sept membres de sa famille. «Sept membres de ma famille, dont trois femmes et deux enfants étaient dans cet hôpital ce matin», raconte-t-il en pleurant. «J'étais chez moi quand j'ai entendu l'explosion. J'ai couru vers l'endroit et j'ai vu beaucoup de morts et de blessés».

«Beaucoup étaient en feu, il y avait des morceaux de corps un peu partout. Ma famille est morte, je ne peux même pas les trouver, ils sont sous les décombres», a-t-il ajouté.

Le gouvernement avait qualifié samedi cette attaque de «sans précédent» en raison de la cible visée, après presque dix ans de guerre. Le président Hamid Karzai a évoqué un acte «sauvage et ignorant» selon un communiqué publié par son bureau.

Les talibans, dont les kamikazes visent très fréquemment les forces afghanes et internationales ainsi que des bâtiments administratifs, ont immédiatement affirmé samedi qu'ils n'avaient rien à voir avec cet attentat.

«Nous condamnons cette attaque sur un hôpital. Ceux qui ont fait ça veulent porter atteinte aux talibans», a déclaré Zabihullah Mujahid, un porte-parole des talibans.

La mission d'assistance des Nations unies en Afghanistan a rappelé que les attentats contre les hôpitaux étaient interdits selon les lois internationales.