Quatre bombes ont explosé jeudi soir dans des quartiers chiites de Bagdad, tuant au moins 40 personnes dans ce qui constitue le pire épisode de violences dans la capitale irakienne depuis des mois, selon les autorités irakiennes.

Un civil américain, qui travaillait à l'amélioration du système d'éducation en Irak, a par ailleurs été tué dans une attaque distincte.

Ces violences mettent en évidence la fragilité des progrès en Irak en matière de sécurité, au moment où les dernières forces américaines s'apprêtent à quitter le pays d'ici la fin de l'année. Elles soulignent aussi les défis auxquels devront faire face les sous-traitants américains et le personnel du département d'État qui resteront en Irak après le retrait militaire.

Les trois premières bombes ont explosé l'une après l'autre peu après 19h dans un quartier du sud-ouest de Bagdad. L'une des bombes visait une mosquée chiite, une autre a explosé près d'un marché populaire, tandis que la troisième a explosé dans un marché très fréquenté avant le début du week-end musulman, ont indiqué des responsables de la police irakienne.

Les autorités ont affirmé que 34 personnes avaient été tuées et que 82 autres avaient été blessées dans ces trois explosions. Un responsable de l'hôpital Yarmouk a confirmé ces bilans.

Un résidant de Bagdad, Jabir Ali, a raconté qu'il se trouvait à environ 200 mètres du lieu de l'une des explosions, survenue près du salon de barbier où travaille son cousin.

«J'ai vu plusieurs personnes mortes et blessées. Je suis allé voir mon cousin. Les vitres de son salon ont volé en éclats et il a été blessé à la tête, à la poitrine et aux mains par le verre», a dit M. Ali, qui a conduit son cousin à l'hôpital.

Environ une heure plus tard dans un autre quartier du sud-ouest de Bagdad, une bombe placée dans une voiture garée a explosé près d'un poste de police, tuant un policier et cinq passants, selon des responsables hospitaliers.

Personne n'a revendiqué les attaques dans l'immédiat, mais les groupes extrémistes sunnites, comme Al-Qaïda en Irak, ont tendance à viser des quartiers et des mosquées chiites ainsi que les forces de sécurité irakienne.

Il s'agit des pires attaques à survenir dans la capitale irakienne depuis janvier, quand un attentat à la voiture piégée avait fait 48 morts dans le nord de Bagdad.

Le civil américain tué plus tôt dans la journée est le Dr Stephen Everhart, selon une porte-parole du département d'État américain.

Il travaillait avec un partenaire de l'agence américaine de développement international (USAID) afin d'introduire un nouveau programme dans une université de Bagdad, avec l'appui du ministère irakien de l'Enseignement supérieur.

Le département d'État n'a pas dit de quelle façon il a été tué, mais un responsable de la police irakienne a affirmé que des entrepreneurs américains se rendaient dans un bureau de l'université Mustansiriyah dans l'est de Bagdad quand une bombe placée en bordure de route a explosé sur leur passage.

On ne sait pas pour l'instant si les assaillants savaient que des Américains se trouvaient dans le convoi, ou s'il s'agit d'un hasard.

Plus tôt cette semaine dans le quartier Karradah, une bombe a explosé au passage d'un convoi qui transportait des employés de l'ambassade de France. Personne n'a été tué dans l'incident.