Le chef de la diplomatie israélienne Avigdor Lieberman est soupçonné de transactions illégales par l'intermédiaire d'une société-écran portant sur plusieurs millions de dollars, affirme mardi le quotidien israélien Haaretz.

Selon les détails d'un acte d'accusation en préparation, dont le Haaretz fait état, M. Lieberman pourrait être poursuivi pour avoir créé en 2001, alors qu'il était ministre des Infrastructures nationales, une société dans les Iles Vierges qui a engrangé plus de 6 millions de dollars de 2002 à 2008.

Durant cette période, alors qu'il était alternativement ministre et député, M. Lieberman s'est abstenu de faire état devant les autorités compétentes, en particulier le contrôleur de l'État, de ces opérations financières impliquant notamment des hommes d'affaires ayant des intérêts en Israël, précise le journal.

Le 13 avril dernier, le procureur général de l'État d'Israël a annoncé dans un communiqué qu'il envisageait de poursuivre M. Lieberman pour une série de délits qu'il a commis en tant que député et en tant que ministre.

Ces délits «portent sur du blanchiment d'argent, la subornation de témoins, abus de confiance et des fraudes» diverses, précisait le texte. Le blanchiment d'argent est passible d'une peine de dix ans de prison en Israël.

M. Lieberman doit être entendu dans les mois à venir par le Procureur général de l'État, Yéhouda Weinstein, qui est aussi le conseiller juridique du gouvernement. Ce dernier prendra alors une décision définitive sur les chefs d'accusation retenus.

Avigdor Lieberman a fait savoir qu'en cas d'inculpation, il démissionnerait de ses fonctions de ministre des Affaires étrangères.

Son parti de droite nationaliste, Israël Beiteinou, est le troisième en importance au Parlement avec 15 députés sur un total de 120.

La police avait recommandé en août 2009 l'inculpation de M. Lieberman pour corruption, blanchiment d'argent et obstruction à la justice dans le cadre d'une enquête sur le versement occulte de 2,5 millions de dollars via des sociétés-écrans et comptes bancaires pour financer ses campagnes électorales.