Au moins treize personnes ont été tuées samedi dans des violences en Irak, dont sept dans un attentat suicide à Mossoul et un juge assassiné par l'explosion de bombes placées autour de son domicile à Taji, ont indiqué des responsables.

L'attentat le plus meurtrier a eu lieu vers 19h30, heure locale (12h30 à Montréal), près d'un marché très fréquenté de Mossoul, à 350 km au nord de Bagdad, quand un kamikaze a fait exploser sa charge au passage d'une patrouille de l'armée irakienne.

Sept personnes ont été tuées, dont quatre soldats, et 15 autres ont été blessées, dont deux soldats, selon un médecin et un responsable de la sécurité.

À l'aube, le juge Touama al-Tamimi et au moins un de ses enfants ont été tués quand des insurgés ont fait sauter sa maison vers 5h, heure locale (22h vendredi, heure de Montréal), selon des sources judiciaires et policières qui ne s'accordaient pas sur d'éventuelles autres victimes au sein de la famille.

Un homme armé a de plus pénétré chez l'un des gardes du corps du juge et l'a abattu, selon une source au ministère de l'Intérieur. Les magistrats sont des cibles fréquentes des insurgés, et beaucoup se déplacent accompagnés de gardes du corps.

Toujours à Taji, à 25 km au nord de Bagdad, des hommes armés vêtus d'uniformes militaires irakiens ont tué à leur domicile un responsable du ministère de l'Industrie et sa fille, selon un responsable de ce ministère.

Alertés par le bruit, des voisins ont accouru et des heurts s'en sont suivis: l'un des assaillants a été tué et deux civils blessés. Les autres assaillants ont réussi à prendre la fuite.

À Bagdad, le colonel de l'armée Moustafa Hassan a été tué par des hommes armés qui ont rapidement fui, alors qu'il se trouvait au volant de son véhicule dans une grande artère du centre-ville. L'épouse de l'officier et deux policiers ont été blessés quand sa voiture, hors de contrôle, est allée percuter un barrage de police.

Les assassinats de Taji et du colonel Hassan s'inscrivent dans une série d'attaques contre des responsables civils et militaires irakiens. La semaine dernière, l'État islamique d'Irak, branche irakienne d'Al-Qaïda, avait revendiqué 62 «opérations» de ce type entre début mars et le 5 avril.

Soldat américain tué

Par ailleurs, on apprenait plus tôt la mort d'un soldat américain en opération dans le sud de l'Irak a fait d'avril 2011 le mois le plus meurtrier dans ce pays pour l'armée américaine depuis novembre 2009, selon un bilan de l'AFP.

Le soldat «a été tué le 29 avril alors qu'il menait des opérations dans le sud de l'Irak», a annoncé un communiqué militaire samedi sans plus de précisions.

Ce décès porte à 4452 le nombre de militaires américains morts depuis l'invasion américaine de l'Irak en 2003, et à 11 le nombre de soldats américains morts en Irak ce mois d'avril, selon un bilan de l'AFP se fondant sur le site internet www.icasualties.org.

Ce bilan, le plus lourd pour l'armée américaine en Irak depuis novembre 2009, quand 11 soldats avaient été tués, souligne que les soldats américains prennent encore des risques en Irak, malgré la fin officielle des opérations de combats l'été dernier.

Parmi les 11 soldats morts en avril, six ont succombé à des circonstances qualifiées de «non-hostiles». Deux ont été tués par une bombe au bord d'une route à Numaniyah, dans la province de Wasit, et deux dans des attaques distinctes au mortier dans les provinces de Bagdad et de Babil. La cause du dernier décès n'a pas été précisée.

Il reste environ 45 000 soldats américains en Irak, chargés essentiellement de la formation et de l'équipement des forces de sécurités locales. Ils sont cependant autorisés à ouvrir le feu pour se défendre, et à participer à des opérations antiterroristes conjointes avec l'armée irakienne.