Une commission d'enquête afghane a conclu que cinq personnes tuées lundi soir lors d'une opération de l'OTAN dans la province de Sar-i-Pul, dans le nord de l'Afghanistan, étaient des civils, a annoncé la présidence afghane dans un communiqué.

«Les conclusions de la délégation, basée sur des rencontres avec les villageois et les récits de témoins, indiquent que cinq civils ont été tués lors de l'opération nocturne des forces internationales dans le village d'Angashka, le 4 avril», indique la présidence.

La force de l'OTAN en Afghanistan (ISAF), interrogée par l'AFP, a indiqué samedi soir ne pas être en mesure de commenter ces conclusions dans l'immédiat.

Sayed Anwar Rahmati, le gouverneur de Sar-i-Pul, une province considérée comme relativement calme, avait affirmé mardi que six civils avaient été tués lors d'une opération de l'OTAN la nuit précédente.

L'ISAF avait de son côté affirmé que ses soldats avaient tué cinq personnes qui leur avaient tiré dessus, lors d'une opération dans la zone.

Le président Hamid Karzaï avait nommé une délégation chargée d'enquêter à ce sujet.

M. Karzaï «condamne fermement le meurtre de civils lors de cette opération et souligne une fois encore que tuer des civils n'aide pas le combat contre le terrorisme», selon le communiqué de la présidence.

Le président afghan, qui entretient des relations de plus en plus tendues avec ses alliés occidentaux, a récemment publiquement accusé l'ISAF de bavures à plusieurs reprises.

L'ISAF a reconnu avoir tué accidentellement des civils dans plusieurs opérations et a présenté ses excuses pour au moins une de ces bavures.

Ces nouvelles accusations surviennent dans le sillage de plusieurs jours de manifestations parfois violentes en Afghanistan contre le récent autodafé public d'un exemplaire du Coran aux États-Unis, qui ont fait au moins 24 morts et près de 140 blessés.

Les 132 000 soldats de l'OTAN, aux deux-tiers américains, combattent, au côté du gouvernement de Kaboul, l'insurrection menée par les talibans depuis qu'ils ont été chassés du pouvoir par une coalition internationale fin 2001.

Un attentat-suicide fait 10 blessés à Kaboul

Sept militaires afghans ont été blessés, certains grièvement, ainsi que trois civils, par un kamikaze qui s'est fait exploser près d'un véhicule de l'armée afghane (ANA), samedi à Kaboul, a annoncé la police.

«Le dernier bilan dont nous disposons est que sept militaires de l'ANA et trois civils ont été blessés dans l'attentat-suicide», a déclaré à l'AFP un porte-parole de la police, Hashmat Stanekzaï.

Le chef de la police criminelle de Kaboul, Mohammad Zahir avait auparavant indiqué qu'«un kamikaze a déclenché les explosifs qu'ils portaient sur lui près d'un véhicule de l'ANA», précisant que deux des blessés étaient dans un état grave.

«Vers 16h15 (7h45, heure de Montréal), un kamikaze a visé un bus transportant des militaires dans l'est de Kaboul. Il y a des victimes», a également confirmé à l'AFP un porte-parole du ministère de la Défense, Mohammad Zahir Azimi, sans plus de précision.

Des taches de sang étaient visibles à l'intérieur du bus endommagé, a constaté un photographe de l'AFP. Les vitres d'un immeuble de deux étages proche ont été soufflées par l'explosion.

L'armée et la police afghane sont fréquemment la cible d'attentats-suicide de la part des talibans qui mènent une insurrection meurtrière contre le gouvernement afghan et les troupes internationales qui le soutiennent, depuis qu'ils ont été chassés du pouvoir fin 2001 par une coalition internationale.

Si la sécurité dans la capitale afghane s'est globalement améliorée depuis deux ans, Kaboul reste toujours la cible d'attentats et d'attaques souvent revendiquées par les talibans et ciblant notamment les forces afghanes et internationales et parfois les civils étrangers.

Deux personnes avaient été tuées et 32 blessées le 12 février dans un attentat-suicide contre un bus transportant des membres de l'agence afghane du renseignement (NDS). Cinq militaires avaient également été tués quand deux kamikazes avaient attaqué un bus de l'armée afghane dans l'est de la capitale le 19 décembre.

Le 14 février, deux gardes afghans avaient été tués quand un kamikaze avait tenté de pénétrer dans un centre commercial de Kaboul, deux semaines après un attentat-suicide dans un supermarché du centre-ville qui avait fait huit morts.