Les combattants d'Al-Qaïda se réinstallent progressivement dans la zone orientale de l'Afghanistan, profitant du retrait des troupes américaines de la région, rapporte le Wall Street Journal mercredi.

Citant des sources américaines, afghanes et talibanes, le quotidien assure que ce retour d'Al-Qaïda dans la région inquiète autant qu'il déçoit les responsables américains. Ces derniers se targuaient d'avoir réussi à affaiblir les combattants islamistes au point que, d'après les calculs de Washington, seule une grosse vingtaine d'entre eux étaient encore présents dans cette zone.

En septembre dernier, les États-Unis avaient bombardé un camp d'entraînement d'Al-Qaïda dans la vallée de Korengal, tuant deux hauts responsables du réseau, un Saoudien et un Koweïtien, selon le Wall Street Journal, qui s'appuye sur des sources de l'OTAN.

Ce bombardement est venu illustrer la résurgence d'Al-Qaïda en Afghanistan ces derniers six à huit mois, au moment même où le Pentagone retire ses troupes postées dans les endroits les plus reculés de l'est du pays, jugés sans grande importance par l'état-major.

Car le commandement de la coalition souhaite au contraire concentrer ses troupes dans les zones plus peuplées de la région, tout en passant le relais aux forces afghanes dans les parties plus rurales.

Les officiers américains s'attendaient à ce que les talibans se retirent de ces zones pour s'attaquer à la coalition sur d'autres fronts. Mais, selon un officier américain cité par le Wall Street Journal, les talibans sont toujours là et maintenant «Al-Qaïda est de retour».

Le quotidien explique qu'il est difficile de savoir combien de combattants d'Al-Qaïda se sont réinstallés en Afghanistan. A l'en croire, les provinces concernées sont celles de Kunar, du Nuristan et certaines zones de celle du Nangarhar, où se trouve la ville de de Jalalabad et qui constitue une voie d'accès importante au Pakistan voisin.

Pour contenir ce retour d'Al-Qaïda, les forces de la coalition opèrent des incursions destinées à déloger les combattants des zones reculées de l'est afghan, observe le Wall Street Journal.

Le Pentagone n'a pas souhaité commenter l'article.