Les principaux groupes palestiniens étaient réunis samedi après-midi à Gaza sous l'égide du mouvement islamiste Hamas pour discuter de l'éventuel rétablissement d'une trêve tacite avec Israël, ont déclaré à l'AFP des participants.

Cette réunion dans un hôtel de Gaza survient après presque deux semaines d'une confrontation armée avec Israël qui s'est manifestée par des dizaines de tirs de roquettes et d'obus de mortier vers le sud d'Israël et des représailles qui ont fait huit morts palestiniens.

Samedi, trois roquettes au total ont été tirées vers le territoire israélien sans faire de victime, selon une porte-parole de l'armée. Une maison a été endommagée.

Un participant à la réunion de Gaza a précisé que la réunion «va sans doute insister à nouveau sur un engagement à respecter une trêve sur le terrain à partir du moment où l'occupation israélienne s'y engagera».

Le meeting a été convoqué par le Hamas, qui contrôle la bande de Gaza depuis 2007, avec la participation notamment du Jihad islamique, une organisation radicale à laquelle ont été attribués la plupart des tirs de roquettes et d'obus de ces derniers jours vers le sud d'Israël.

Selon un autre participant, les débats vont porter «sur le retour à la stabilité et au calme à Gaza après une séries d'agressions israéliennes».

Mercredi, le gouvernement du Hamas à Gaza s'était déjà dit déterminé à rétablir le calme dans le territoire palestinien.

«Nous confirmons que la position du gouvernement est inchangée: préserver la stabilité et oeuvrer à rétablir le statu quo qui prévalait ces dernières semaines», avait indiqué Taher al-Nounou, un porte-parole du Hamas dans un communiqué.

Il faisait référence à la trêve de facto avec Israël, rompue à la suite de la mort de deux membres de la branche armée du Hamas dans une frappe aérienne israélienne le 16 mars à Gaza.

Le chef du gouvernement du Hamas, Ismaïl Haniyeh, a pour sa part noué ces derniers jours des contacts «afin d'éviter à Gaza de subir une nouvelle confrontation avec l'occupant israélien», selon un communiqué de son bureau, précisant qu'il s'est entretenu avec le secrétaire général du Jihad islamique Ramadan Challah, basé à Damas.

Avant les affrontements de ces derniers jours, le Hamas observait un cessez-le-feu tacite avec Israël, souhaitant éviter une nouvelle épreuve de force après la dévastatrice opération «Plomb Durci» qui avait fait 1400 morts palestiniens il y a deux ans à Gaza.

À la mi-janvier, après une flambée de violence à la frontière, le Hamas avait renouvelé ses consignes visant à faire respecter aux groupes armés du territoire la trêve avec Israël.

Le Premier ministre israélien Benjamin Nétanyahou a averti cette semaine qu'Israël se préparait à une épreuve de force.

«Il se peut qu'il faille rendre coup pour coup et il se peut que cela prenne un peu de temps, mais nous sommes tout à fait déterminés à frapper la capacité des éléments terroristes à faire du mal à nos concitoyens», avait-il prévenu.

Le général Tal Russo, commandement de la région militaire Sud, cité par la radio militaire, a estimé samedi que le Hamas avait «perdu le contrôle sur les autres organisations actives dans la bande de Gaza».

«L'anarchie règne actuellement dans la bande de Gaza et il sera difficile au Hamas de revenir en arrière», a-t-il jugé.